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Le secrétaire d'État américain John Kerry ne veut "rien exclure" pour contrer la déstabilisation de l'Irak par les djihadistes. Mais les États-Unis et les monarchies du Golfe critiquent le sectarisme du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.

Les États-Unis sont ouverts à des discussions avec l'Iran sur les moyens de contrer l'offensive djihadiste en Irak, a déclaré John Kerry dans une interview à Yahoo! News lundi 16 juin.

Interrogé sur d’éventuelles attaques de drones américains, John Kerry a déclaré : "Elles ne sont pas la seule réponse, mais elles pourraient constituer l’une des options importantes."

"Je ne veux rien exclure qui puisse être constructif pour apporter une vraie stabilité ainsi que le respect de la constitution (irakienne) et du processus électoral", a affirmé le chef de la diplomatie américaine.

"Attendons de voir ce que l'Iran veut faire ou pas avant de nous lancer dans une annonce quelconque", a-t-il tempéré.

Le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, a précisé peu après que les États-Unis ne comptaient pas avoir de consultations d'ordre militaire avec l'Iran sur une éventuelle action armée en Irak. Des discussions sont possibles au niveau diplomatique, mais "il n'y a absolument aucune intention, aucun plan pour coordonner des actions militaires entre les États-Unis et l'Iran", a déclaré le militaire américain.

Le gouvernement du Royaume-Uni a lui aussi annoncé que le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, s'était entretenu par téléphone ce week-end avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, au sujet de la situation en Irak.

Samedi, le président iranien Hassan Rohani avait déclaré : "Si on voit les Américains s'engager dans une opération contre le terrorisme, alors on pourrait envisager une coopération."

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Samedi 14 juin : Rohani "pourrait envisager une coopération" avec les États-Unis
Irak : Kerry envisage des frappes aériennes et des discussions avec l'Iran

Ces déclarations interviennent alors que les représentants iraniens et internationaux se retrouvent à Vienne lundi pour une nouvelle session de négociations sur le programme nucléaire de Téhéran.

Le secrétaire d'État américain a ajouté que les États-Unis étaient profondément attachés à l'intégrité territoriale de l'Irak et qu'ils pourraient procéder à des frappes aériennes sur les combattants sunnites de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Il a par ailleurs jugé que le gouvernement irakien du chiite Nouri al-Maliki devait s'employer à ne pas exclure les autres communautés du pays.

Les Saoudiens "opposés à toute ingérence"

Le conseil des ministres d'Arabie saoudite a, de son côté, déclaré dans un communiqué qu'il était "opposé à toute ingérence étrangère" en Irak.

Le Conseil des ministres du royaume sunnite, présidé par le prince héritier Salmane Ben Abdel Aziz, a expliqué ces développements par "la politique confessionnnelle et d'exclusion pratiquée en Irak ces dernières années", sous la conduite de Nouri al-Maliki.

La puissance régionale saoudienne appelle à la création d'un gouvernement d'union nationale en Irak.

Le ministre des Affaires étrangères du Qatar a fait des déclarations similaires . Le conflit en Irak "est en partie le résultat d'un cumul de facteurs négatifs (...), notamment une politique partisane de courte vue et des pratiques de marginalisation et d'exclusion", a déclaré Khaled al-Attiyah, cité lundi par des médias officiels.

Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe se réuniront mercredi et jeudi à Jeddah, en Arabie saoudite, afin d'"étudier les mesures à prendre" pour tenter de remédier à la "situation critique" en Irak, a annoncé l'organisation panarabe.

Des dizaines de citoyens turcs, dont 49 employés du consulat de Mossoul envahi par l'EIIL le 11 juin, restent quant à eux détenus par les insurgés en Irak.

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a une nouvelle fois exigé "la libération immédiate du personnel diplomatique kidnappé".

Avec AFP et Reuters