Selon l'ambassadeur d'Irak en France Fareed Yassin, interrogé jeudi sur FRANCE 24, l'offensive des djihadistes peut s'expliquer par cette zone de non-droit située à l'est de l'Irak, dans laquelle la gouvernement ne sait pas ce qu'il s'y passe.
L'ambassaeur de la République d'Irak en France Fareed Yassin répond aux questions de Raphaël Kahane sur FRANCE 24.
France 24 : Comment expliquez-vous cette percée spectaculaire des combattants de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) ?
Fareed Yassin : Pour l'instant, je ne l'explique pas. En Irak aussi, on se pose beaucoup de questions. Le gouvernement ouvrira une enquête pour connaître les raisons. Ce qui est sûr, c'est qu'on a été surpris. Cela est dû à cette zone de non-droit située à l'est de l'Irak, frontalière à la Syrie. C'est là que se fomentent beaucoup de choses mais le gouvernement ne les maîtrise pas.
Certains spécialistes évoquent la présence d'envion 10 000 miliciens aux côtés de l'EIIL. Est-ce plausible ?
Je ne peux apporter aucun commentaire sur ce point car je ne dispose d'aucune information sur le terrain. Aujourd'hui, la progression vers Bagdad a été arrêtée, sinon ralentie. Le gouvernement a deux objectifs très importants : défendre et tenir la ville de Samarra [au nord de Bagdad, NDLR], afin d'éviter de répéter le scenario de 2006 quand l'attentat du mausolée de la ville avait déclenché une série de violences. C'est la première mission allouée aux forces irakiennes. Le second est de conserver la raffinerie de Beiji, la plus grande d'Irak [dans le nord, NDLR]. C'est une mission accomplie pour le moment par les forces gouvernementales, même si la ville est tombée aux mains des djihadistes.
On évoque la faiblesse des autorités irakiennes, avec l'état d'urgence qui n'a pas pu être décrété, jeudi, faute de quorum. Qu'en dîtes vous ?
Ce n'est pas une chose facile mais cela se fera. Le Premier ministre Nouri al-Maliki voudrait la faire voter pour pouvoir prendre des mesures plus directement.