Au moins 300 villageois ont péri dans une province du nord-est de l’Afghanistan, après un glissement de terrain survenu vendredi. L'ONU entend désormais s'occuper des 4 000 Afghans déplacés.
Après plusieurs bilans contradictoires, les autorités afghanes ont finalement avancé le chiffre de 300 morts, samedi 3 mai, après un gigantesque glissement de terrain survenu dans une région montagneuse du nord-est du pays, vendredi.
Il n'y a quasiment plus d'espoir de retrouver des survivants dans la province de Badakhshan, à la frontière avec le Tadjikistan. "Nous ne pouvons pas poursuivre les opération de recherche et de sauvetage [d'éventuels survivants], les habitations étant ensevelies sous des mètres de terre", a précisé le gouverneur Shah Waliullah Adeeb.
Le vice-gouverneur, Mohammad Bedar, a ajouté que le nombre total des victimes ne dépasserait pas au final les "500 morts".
4 000 Afghans déplacés
L'OCHA (Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires) a déclaré se consacrer désormais à l'aide à apporter aux quelque 4 000 personnes déplacées, alors qu'un autre pan de la montagne qui surplombe le village menace de s'effondrer.
Les survivants se sont blottis sous des tentes dans la nuit glaciale après avoir reçu de l'eau de la nourriture. Une centaine de personnes ont reçu des soins dans un hôpital de campagne établi dans un bâtiment, qui a échappé au gigantesque glissement de terrain.
Plusieurs centaines de maisons en briques de terre séchée ont été emportées vendredi par deux coulées de boue consécutives à la suite de pluies torrentielles.
"Les recherches semblent sans espoir"
Des habitants des villages voisins sont venus prêter main forte aux secours à la levée du jour mais ceux-ci, équipés de moyens rudimentaires, n'ont encore retrouvé aucun corps, a précisé à Reuters un responsable de la police locale.
L'armée afghane a acheminé par voie aérienne des moyens de secours supplémentaires, la région n'étant desservie que par des routes de montagne en mauvais état.
"Nous avons réussi à faire venir une pelleteuse mais les recherches semblent sans espoir", avait déclaré Abdul Qadeer Sayad, l'adjoint du chef de la police de Badakhshan, avant que le gouvernorat ne confirme le décès des disparus. "On ne voit
aucun signe de vie ou même de maisons dans la zone dévastée."
Les forces multinationales sous commandement de l'Otan se sont dites prêtes à apporter leur aide mais ont précisé que le gouvernement afghan ne les avait pas sollicitées.
Les Taliban, peu actifs dans la région, ont assuré qu'ils ne menaceraient pas la sécurité des secours.
Avec Reuters et AFP