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Damas n'a pas évacué toutes ses armes chimiques

L'opération d'évacuation de l'arsenal chimique syrien, prévue pour le 27 avril, est désormais fixée au 30 juin. Dans le même temps, Damas poursuit les préparatifs du scrutin présidentiel de juin.

Une fois de plus, Damas n’a pas respecté le délai. Près de 8% de l’arsenal chimique syrien doit être remis alors que le régime de Bachar al-Assad avait assuré le délivrer dimanche 27 avril au plus tard.

Lors d'une conférence de presse à Damas, la chef de la mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'ONU, Sigrid Kaag, a souligné que "la Syrie doit respecter ses engagements en tant qu'État" membre de la convention sur les armes chimiques, assurant toutefois comprendre les défis posés par les conditions très fragiles de sécurité.  Elle a précisé que le problème était d'ailleurs d'"accéder" à l'un des sites pécifiques où se trouve les armes. Pour justifier les retards, Damas avait en effet évoqué l'insécurité en raison de la guerre, mais les puissances occidentales l'accusent de ralentir volontairement le processus.

Selon le programme initial de désarmement, le régime devait avoir évacué 700 tonnes d'agents chimiques de catégorie 1 et 500 tonnes d'agents de catégorie 2, le 31 décembre et le 5 février. Après avoir manqué les échéances de plusieurs mois, il s'était engagé à achever l'évacuation pour dimanche 27 avril.
Sigrid Kaag a espéré que l'"échéance du 30 juin sera respectée" pour la destruction de l'arsenal chimique syrien, conformément à un plan de désarmement mis au point après un accord russo-américain. Conclu en septembre 2013 et approuvé par l'ONU, cet accord avait écarté la perspective d'une frappe américaine contre le régime syrien accusé malgré ses démentis d'avoir mené une attaque chimique près de Damas ayant fait des centaines de morts en août 2013.
La Syrie prépare la présidentielle de juin
Engagé depuis trois ans dans une guerre contre les rebelles, le pouvoir poursuit parallèlement ses préparatifs pour la présidentielle du 3 juin, un scrutin qualifié de "parodie de la démocratie" par l'opposition en exil et l'Occident.
Alors que le délai pour le dépôt des candidatures expire jeudi 1 mai, le Parlement a annoncé quatre nouveaux candidats à la présidentielle organisée par le régime dans les zones sous son contrôle. Le nombre de candidats s'élève désormais à six, tous peu connus du public.
Il s'agit de Sawsan Haddad, ingénieur mécanique, Samir Maala, professeur de droit international, Mohammad Firas Rajjouh et Abdel Salam Salamé. Avant eux, Hassan Abdallah al-Nouri, membre de l'opposition tolérée par le régime et le député Maher al-Hajjar ont présenté leur candidature. Au pouvoir depuis 2000 après le décès de son père, le président Bachar al-Assad n'a pas encore présenté sa candidature pour ce scrutin qui doit aboutir, sans surprise, à sa réélection.
Une vingtaine de morts à Alep
Sur le terrain, les violences, qui ont déjà fait plus de 150 000 morts et plus de neuf millions de réfugiés et déplacés, ne connaissent pas de répit. Au moins 21 personnes ont été tuées par des tirs au mortier sur des quartiers pro-régime à Alep, a rapporté l'OSDH selon qui les rebelles ont fait sauter un bâtiment dans la Vieille ville qui servait aux forces gouvernementales.
Dans les secteurs rebelles, les raids du régime aux "barils d'explosifs" ont encore fait six morts dans l'est de la ville, selon l'OSDH. Les bombardements aériens des forces gouvernementales ont tué des centaines de personnes depuis décembre à Alep et dans sa région.
Dans l'est du pays, des hélicoptères irakiens ont tiré sur un convoi djihadiste pour l'empêcher d'entrer en Irak, tuant huit personnes selon Bagdad.
 
Avec AFP