Les députés ukrainiens ont voté, mardi, à une large majorité, le renvoi du président destitué Viktor Ianoukovitch devant le tribunal de La Haye pour "crime grave". Par ailleurs, la situation politique et économique en Ukraine reste précaire.
Trois jours après la destitution du président Viktor Ianoukovitch par le Parlement ukrainien, les députés ont voté, mardi 25 février, le renvoi de l’ancien chef de l’État devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour "crimes graves".
Les députés ukrainiens tiennent Viktor Ianoukovitch, mais également l’ex-ministre de l’Intérieur Vitali Zakhartchenko et l'ancien procureur général Viktor Pchonka, pour responsables du bain de sang au cours duquel, la semaine dernière, plusieurs dizaines de manifestants ont été tués.
La CPI a assuré qu’elle attendait une requête officielle des autorités ukrainiennes pour entamer une enquête sur les décès des manifestants.
Instabilité politique
Parallèlement, la situation politique du pays reste délicate, ce mardi. Les autorités russes ont fait savoir qu’elles refusaient de reconnaître les nouvelles autorités ukrainiennes. Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a, lundi, jugé qu'il était "une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte". "Il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement", a-t-il mis en garde.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est par ailleurs prononcé contre la tenue d'une élection présidentielle anticipée le 25 mai. Une annonce qui n’a pas empêché Vitali Klitschko, l’un des leaders de la protestation contre le pouvoir entamée fin novembre, de se porter candidat à cette même présidentielle.
Les autorités ukrainiennes de transition, l’Union européenne et la Russie peinent à trouver un compromis politique. Le Parlement a d’ailleurs repoussé à jeudi la nomination d’un gouvernement de transition, initialement prévue ce mardi.
L’Ukraine au bord du défaut de paiement
À l’instabilité politique s’ajoute une situation économique catastrophique. La Russie avait annoncé, en décembre, l’octroi d’un crédit de 15 milliards de dollars. Trois milliards de dollars ont, à ce jour, été versés. Mais la poursuite de l’aide apparaît désormais incertaine au vu des tensions entre Kiev et Moscou.
L'Ukraine a besoin de 35 milliards de dollars et place ses espoirs dans l'organisation d'une conférence de donateurs occidentaux, a annoncé lundi son ministre des Finances par intérim Iouri Kolobov. Cette requête a reçu un accueil favorable auprès des Européens.
Avec AFP et Reuters