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Moscou libère les deux membres des Pussy Riot

Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, membres du groupe punk contestataire Pussy Riot, ont été remises en liberté l'une après l'autre lundi. Maria Alekhina a aussitôt dénoncé "une opération de communication du Kremlin".

Maria Alekhina, l'une des membres du groupe contestataire des Pussy Riot a été libérée, lundi 23 décembre, dans le cadre de la loi d'amnistie récemment votée par le Parlement russe. Un peu plus tard dans la matinée, la deuxième membre du groupe encore emprisonnée, Nadejda Tolokonnikova, a également été libérée de son camp en Sibérie. 

À peine libre, Maria Alekhina a aussitôt dénoncé cette amnistie : "Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un geste d'humanisme, mais plutôt d'une opération de communication", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision Dojd.

La loi d’amnistie votée mercredi dernier concerne les personnes condamnées à des peines inférieures à cinq ans, notamment pour "hooliganisme", en particulier les mineurs, les plus de 60 ans, les handicapés ou encore les mères d’enfants mineurs.

"C'est une profanation", a également estimé Maria Alekhina, dénonçant une loi qui ne concerne "même pas 10%" des détenus. "Si j'avais eu le choix, j'aurais refusé", a-t-elle ajouté.

Maria Alekhina, 25 ans, et Nadejda Tolokonnikova, 24 ans, toutes deux mères d’enfants en bas âge, avaient été condamnées à deux ans de prison pour "hooliganisme", après avoir chanté en février dernier une prière punk anti-Poutine dans une cathédrale à Moscou. Elles seraient normalement sorties de prison début mars, mais ont été amnistiées la semaine dernière. Ekaterina Samoutsevitch, troisième membre du groupe, avait été libérée en octobre 2012.

La condamnation des Pussy Riot avait suscité un tollé international et de nombreuses stars telles que Madonna ou Paul McCartney avaient appelé Moscou à les libérer au nom de la liberté d'expression.

L'ensemble de leurs recours devant la justice russe avaient jusqu'à présent été rejetés, les prisonnières ayant refusé de reconnaître leur culpabilité.

Avec AFP et Reuters