
L’équipe de France féminine de handball dispute actuellement le Mondial en Serbie. FRANCE 24 a rencontré la capitaine des Bleues, Siraba Dembélé, et sa coéquipière Amélie Goudjo. Deux joueuses qui s’engagent en faveur du continent africain.
Sportives et engagées. Siraba Dembélé et Amélie Goudjo ont décidé de consacrer du temps et de l’énergie en faveur du continent africain. Handballeuses professionnelles, elles disputent actuellement les Championnats du monde avec l’équipe de France.
"Le sport a un tel pouvoir dans notre société que je trouve dommage de ne pas s’en servir", confie à FRANCE 24 la capitaine des Bleues, Siraba Dembélé. "Pour moi, c’est normal qu’un sportif s’engage car on peut apporter énormément de choses, notamment au continent africain qui en a besoin."
La joueuse du club macédonien du Vardar Skopje a fondé en décembre 2011 SolidAfrique, une association qui a pour objectif de récolter des fonds et du matériel pour soutenir des projets développés par d’autres associations en Afrique. SolidAfrique a notamment soutenu 'Sabouciré En avant' qui entendait construire un dispensaire et récupérer du matériel médical pour la commune de Kontela, au Mali, d’où sont originaires les parents de Siraba. Elle soutient aussi 'DK Cœur Afrique', l’association du gardien français Daouda Karaboué, qui vient en aide aux enfants de Côte d’Ivoire, par le biais du sport et de l’éducation.
"Je me sens autant Française que Malienne"
"À la maison, j’ai grandi avec une culture africaine. À l’extérieur, la culture française prend le dessus", explique Dembélé. "J’ai toujours été fière de ces deux cultures. Les deux sont importantes. Quand je suis ici, en France, en Macédoine ou ailleurs en Europe, je me sens autant Française que Malienne."
L’expérience de Dembélé en Macédoine a mis quelque peu SolidAfrique en "stand-by". Pas question toutefois de baisser les bras pour la native de Dreux. "Actuellement, j’essaye de négocier un contrat de transport en bateau avec la SNCM. Être partenaire de la compagnie, qui nous mettrait à disposition un ou deux containers par an, permettrait aux associations de transporter leurs matériel vers l’Afrique à moindre coût."
Internationale française depuis 2006, sacrée vice-championne du monde en 2009 et 2011, Siraba Dembélé nourrit plusieurs rêves. "À long terme, j’aimerais organiser chaque année de grands galas de charité pour aider ce continent africain, mais c’est difficile car il faut être bien entouré. Mon plus grand rêve serait en revanche de disputer un Mondial en Afrique, voire même de faire un match de préparation sur le continent, ce serait magnifique. J’adorerais aller faire un match là-bas et concilier cette rencontre avec des actions à destinations des jeunes. Ce serait super."
"La place des femmes au Bénin est un sujet sur lequel il faut travailler"
"Super", c’est également la façon dont Siraba Dembélé qualifie le projet ‘I Love Bénin’ porté par sa coéquipière en sélection Amélie Goudjo. Lancé en février 2013 à l’occasion de la Coupe de la Ligue féminine de handball, ce projet solidaire en Afrique de l’Ouest a pour objectif final la création de quatre sites Hand’elles au Bénin.
"L’idée est venue avec ma coéquipière à Issy, Anne-Sophie Kpozé. Comme moi, sa famille est originaire du Bénin. On avait vraiment à cœur de faire un projet pour notre pays d’origine. D’autant que là-bas, la place des femmes est un sujet sur lequel il faut travailler notamment dans le sport. On fait donc le lien entre le domaine du sport et celui de l’éducation."
Quatre villes ont été ciblées pour accueillir Hand’elles, notamment Parakou et Porto-Novo. "On a récolté 5 000 euros lors de l’opération pendant la Coupe de la Ligue. On a également reçu des dons de livres, de matériel. Avec cette collecte, on va essayer de faire marcher les librairies locales et essayer de créer des bibliothèques", a expliqué à FRANCE 24 la pivot des Bleues, qui a prévu également de faire appel à 'Siraba' pour ces actions. La boucle sera alors bouclée !
Le projet Hand’elles consiste à offrir une initiation au handball suivie d’un accompagnement scolaire à des jeunes filles de 9 à 12 ans. L'objectif est d’utiliser le handball comme outil de cohésion sociale. A l’origine, la structure a été créée pour aider les jeunes filles des quartiers sensibles à mieux s’insérer dans la société.