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Mort d'Arafat : les experts français réfutent la thèse de l'empoisonnement

Les experts mandatés par la justice française pour enquêter sur la mort de Yasser Arafat, décédé en 2004 près de Paris, écartent la thèse d'un empoisonnement du leader palestinien. Selon eux, tout "va dans le sens d'une mort naturelle".

Yasser Arafat a-t-il ou n’a-t-il pas été empoisonné ? D’une expertise à l’autre, la réponse varie tandis que les causes de la mort du leader historique palestinien restent  non élucidées. Dans un rapport publié mardi 3 décembre, les experts mandatés par la justice française écartent la thèse d'un empoisonnement. "Ce rapport écarte la thèse de l'empoisonnement et va dans le sens d'une mort naturelle", selon une source citée par l’AFP.

Une expertise qui satisfait Israël.  "Ceci n'est pas une surprise", a réagi immédiatement le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor. Mais qui risque en revanche de contrarier la commission d'enquête palestinienne qui estimait le 8 novembre dernier qu’"Israël est le premier, principal et unique suspect de l’assassinat de Yasser Arafat". Israël a toujours rejeté ces accusations.

Trois équipes d’enquêteurs, trois résultats différents

Yasser Arafat est mort en 2004 à l’hôpital militaire Percy à Clamart, près de Paris, après une courte et mystérieuse maladie contractée alors qu’il était assiégé par Israël dans son QG de Ramallah, en Cisjordanie. Les causes de sa mort suscitent depuis bien des interrogations mais les expertises ne semblent pas en mesure de trancher à l’unanimité.

Souha Arafat, la veuve du leader palestinien, a déposé en juillet 2012 une plainte contre X pour assassinat à Nanterre, après la découverte de polonium, une substance radioactive, sur des effets personnels de son mari.

Les juges d'instruction diligentés dans ce dossier avaient alors ordonné l'exhumation de la dépouille du dirigeant, ce qui fut fait en novembre 2012 à Ramallah. Une soixantaine d'échantillons avaient été répartis pour analyse entre trois équipes d'enquêteurs, suisses, français et russes, chacune effectuant son travail individuellement, sans contact avec les autres.

Des conclusions divergentes

Leurs conclusions divergent. À l'inverse des Français, les Suisses ont indiqué début novembre qu'ils privilégiaient la thèse de l'empoisonnement après avoir mesuré des quantités de polonium-210 jusqu'à 20 fois supérieures à ce qu'ils ont l'habitude de mesurer. Ils n'ont toutefois pas affirmé catégoriquement que cette substance était la cause du décès.

L'expertise russe est plus prudente, concluant à l'impossibilité de déterminer si le polonium est la cause de la mort.

Après la divulgation des rapports suisse et russe, une enquête palestinienne a également été diligentée. Conduite par Taoufik Tiraoui, elle n’a rien apporté de concret jusqu’à présent mais ce dernier a promis mardi 3 décembre de prochaines révélations.

Avec AFP et Reuters