Un double attentat-suicide a fait au moins 23 morts et près de 150 blessés, mardi, dans le sud de Beyrouth, devant l'ambassade d'Iran, dans un secteur contrôlé par le Hezbollah chiite. Un groupe d'Al-Qaïda a revendiqué l'attaque sur Twitter.
Au moins 23 personnes ont été tuées et près de 150 autres ont été blessées, mardi 19 novembre, dans un double attentat-suicide dans un quartier à majorité chiite de Beyrouth, devant l'ambassade d'Iran. "Ce n'est pas un bilan définitif", a affirmé le ministre de la Santé libanais,Ali Hassan Khalil.
En outre, l'attaché culturel de l'ambassade iranienne a péri dans l'attaque, indique une source gouvernementale. "Cheikh Ibrahim Ansari entrait dans les bâtiments de l'ambassade quand l'explosion s'est produite. Il a été grièvement blessé, puis est décédé à l'hôpital", a indiqué à l'AFP la source sous le couvert de l'anonymat.
Un groupe lié à Al-Qaïda revendique l'attaque
Un groupe lié au réseau terroriste d'Al-Qaïda, les "brigades Abdallah Azzam", ont revendiqué "le double attentat-suicide" sur Twitter. "Les brigades Abdallah Azzam (...) sont responsables de l'attaque contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth", dit le cheikh Sirajeddine Zreikat, un porte-parole du groupe, sur le réseau social. "Il s'agit d'une double attaque pour laquelle deux de nos héros, des sunnites du Liban, sont tombés en martyrs", a ajouté Sirajeddine Zreikat.
"Les opérations vont se poursuivre jusqu'à ce que le parti d'Iran (le Hezbollah, NDLR) retire ses combattants de Syrie", écrit-il encore tout en exigeant aussi la libération de "[ses] partisans des prisons de l'injustice au Liban".
Les deux explosions se sont produites peu avant 10h00 (08h00 GMT) dans le quartier de Jnah, dans le sud de Beyrouth. Selon l'armée libanaise, un kamikaze a été à l'origine d'une première déflagration devant la façade de l'ambassade et une voiture piégée, conduite par un autre kamikaze, a explosé quelques minutes plus tard, deux bâtiments plus loin.
Téhéran accuse Israël
Les images diffusées par les médias locaux de ce quartier, considéré comme un fief du Hezbollah, le puissant mouvement politico-militaire chiite, montrent des scènes chaotiques, des voitures en feu et des personnes blessées.
La guerre en Syrie, voisine du Liban, a exacerbé les tensions entre les sunnites et les chiites du Liban, en particulier le Hezbollah, allié de l'Iran, qui s'est engagé à combattre aux côtés de Damas aussi longtemps que nécessaire. Il s'agit du troisième attentat visant un bastion du parti de Hassan Nasrallah depuis l'été. C'est en revanche la première attaque visant l'Iran depuis le début du conflit en Syrie, où Téhéran a dépêché des experts militaires.
Si Téhéran a imputé l'attaque de ce mardi à Israël, la Syrie a de son côté accusé, sans les nommer, les pays du Golfe hostiles à Damas d'en être les instigateurs. "Le gouvernement syrien condamne fermement l'acte terroriste perpétré près de l'ambassade iranienne à Beyrouth", a indiqué la télévision syrienne soulignant que "l'odeur du pétrodollar se dégageait de tous les actes terroristes frappant la Syrie, le Liban et l'Irak", faisant visiblement référence notamment à l'Arabie saoudite et au Qatar qui soutiennent la rébellion syrienne.
Condamnations de l'attaque
L'Élysée a condamné avec "la plus grande fermeté l’attentat sanglant qui s’est produit devant l’ambassade d’Iran à Beyrouth", et a présenté "ses profondes condoléances aux familles des victimes et sa solidarité aux autorités libanaises et iraniennes".
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a, lui, appelé les Libanais à "agir avec retenue et à soutenir les institutions de l'État, notamment les forces de sécurité", après l'attentat.
Avec dépêches AFP et REUTERS