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Attaque chimique : le renseignement français pointe du doigt Damas

Le "Journal du dimanche" révèle dans sa dernière édition qu’une note du renseignement français, remise aux hautes autorités de l'État, dévoile l'étendue de l'arsenal chimique de Damas et impute l’attaque chimique du 21 août au régime syrien.

Selon le Journal du dimanche (JDD), la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et la DRM (Direction du renseignement militaire) auraient réunis des preuves de l'attaque chimique du 21 août, dans la Ghouta, à l'est de Damas, que l'opposition et des pays occidentaux attribuent au régime syrien. Toutefois le quotidien n'en présente aucune, dans l'article publié ce dimanche.

"Pour nous, il est clair que le 21 août le régime a choisi de changer d'échelle", est-il écrit dans le "document de quatre pages", consulté par le "JDD", qui a été remis aux plus hautes autorités de l'État. "Il ne s’agissait plus de prendre un quartier en particulier, mais d’instaurer la terreur", estiment les services français.

Ils soulignent également le fait qu'au lendemain de l’attaque, de multiples tirs d’artillerie ont eu lieu, dans le but selon eux d’effacer "le maximum de preuves". Toutefois, la note ne se prononce pas sur l’implication personnelle de Bachar al-Assad, du moins cette information n’est pas déclassifiée rapporte le "JDD".

Sarin, VX et ypérite

En outre, cette synthèse rapporte que la Syrie dispose de l'un des stocks d'agents chimiques "les plus importants au monde", grâce à une production "100 % nationale". Soit plus de 1 000 tonnes d’agents chimiques de guerre, du gaz sarin pour l’essentiel, du VX, le gaz le plus toxique, et de l’ypérite, sans compter les vecteurs, comme des SCUD, des missiles, des roquettes d’artillerie ou encore des bombes aériennes.

Enfin, la branche 450 du Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS), la principale entité impliquée dans le programme chimique syrien, responsable du remplissage des munitions chimiques, ne répondrait qu’aux ordres de Bachar al-Assad et de certains de son clan, rapporte le "JDD".

Ces conclusions, explique le journal, sont tirées de travaux effectués par des agents français, sur des informations accumulées depuis près de trente ans. L’objectif de ce document, dont le contenu va être déclassifié, est de "convaincre l'opinion publique française et internationale que la France s'apprête à sanctionner un crime". À savoir, "celui d’avoir violé à plusieurs reprises entre le mois de mars et le 21 août dernier, les lois internationales". Une source gouvernementale a d'ailleurs confirmé à l'AFP ce dimanche que le gouvernement va déclassifier prochainement des documents secret-défense sur l'arsenal d'armes chimiques constitué depuis des années par la Syrie.