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Disparues de Perpignan : la piste criminelle privilégiée

Les parquets de Perpignan et Nîmes ont ouvert des enquêtes pour enlèvement et séquestration après les disparitions de Marie-Josée Benitez et sa fille Allison. Le père de famille, Francisco Benitez, qui s'est pendu, est le principal suspect.

La piste criminelle est désormais privilégiée pour les disparitions, le 14 juillet à Perpignan, de Marie-Josée Benitez, 53 ans, et de sa fille Allison, 19 ans, épouse et fille du légionnaire Francisco Benitez, ainsi que celle d'une maîtresse de ce dernier à Nîmes en novembre 2004. Les parquets des deux villes ont ouvert des enquêtes préliminaires, non plus pour rechercher les causes des disparitions mais bien pour enlèvement et séquestration.

Une évolution de l’affaire qui s’explique par le lien établi entre le dosssier des "disparues de Perpignan" et une diparition qui remonte à 2004 : celle de Simone de Oliveira Alves, de nationalité brésilienne, dans le Gard. Cette dernière était l'amante de Francisco Benitez, qui à l'époque avait été entendu comme simple témoin.

Mais le lundi 5 août, après avoir clamé son innocence dans la disparition de son épouse et sa fille, Francisco Benitez, âgé de 50 ans, s'est pendu dans les locaux de sa caserne.

Exhumation du dossier de 2004 à Nîmes

Pourtant force est de constater que les similitudes entre les deux affaires sont troublantes. Simone, Allison et Marie-Josée ont toutes trois disparu du jour au lendemain. La première, mère de quatre enfants, n’avait aucune raison de tout laisser tomber, selon ses proches. De son côté, Allison, la fille de Francisco Benitez, avait pour projet de concourir à l'élection de Miss Roussillon, une compétition qui lui tenait à cœur.

Dans les deux dossiers, Francisco Benitez semble également être le dernier témoin à avoir vu les disparues. Autre élément : comme Marie-Josée, le dernier signe de vie donné par Simone est un texto annonçant son départ. Si le message a bien été envoyé du téléphone de Marie-Josée, rien ne prouve qu'elle en est l'auteur. Le portable lui-même a disparu.

L'exhumation du dossier de 2004 à Nîmes, est "l'élément qui a définitivement fait pencher vers l'hypothèse criminelle", a déclaré à l'AFP une source proche de l'enquête.

Un rapprochement effectué après les alertes des proches de Simone de Oliveira Alves qui ont été interpellés de voir resurgir, plusieurs années après le drame, le visage de Francisco Benitez.

Enquêtes disjointes

Le procureur adjoint de Nîmes Eric Emmanuelidis a néanmoins tenu à rappeler que, techniquement, les dossiers de Perpignan et Nîmes restent disjoints, mais seront rapprochés si nécessaire.

Par ailleurs, l'appartement des Benitez a été cambriolé dans la nuit de jeudi à vendredi. Il s'agit a priori d'un acte crapuleux sans lien apparent avec l’affaire, selon le procureur adjoint Luc-André Lenormand, qui a précisé que l'appartement avait déjà été ratissé par les policiers, et que "tout ce qui pouvait intéresser l'enquête en cours avait été récupéré".

Avec dépêches