
Pegatron, sous-traitant taïwanais d'Apple, ne respecte pas le droit du travail dans ses usines chinoises, révèle l'ONG China Labor Watch. Emploi de mineurs et heures supplémentaires non rémunérées, entre autres infractions, ont été relevés.
China Labor Watch (CLB), une ONG spécialisée dans le droit du travail, a rendu public lundi 29 juillet un rapport sur les conditions de travail dans trois usines chinoises de la compagnie taïwanaise Pegatron, sous-traitant d’Apple. Cette organisation, dont l’enquête a nécessité près de 200 entretiens avec des salariés de Pegatron et des enquêteurs, a relevé de nombreuses infractions au droit du travail.
Ce n'est pas la première fois qu'Apple est la cible de critiques circonstanciées sur les conditions de travail chez ses sous-traitants en Chine, la majorité de ces reproches ayant visé ces dernières années la firme taïwanaise Foxconn, théâtre notamment d'une vague de suicides en 2010.
Près de 70 heures par semaine
Pegatron, qui assemble des iPad et des iPhone dans ses usines chinoises de Shanghai et Suzhou, oblige ses salariés à effectuer des heures supplémentaires non rémunérées en période de production chargée, écrit CLB, dont le siège est à New York. Selon l'organisation, les 70 000 employés des trois sites de production de Pegatron en Chine travaillent en moyenne 66, 67 et 69 heures par semaine. De "nombreux" travailleurs de ces usines sont âgés de moins de 18 ans, certains étant recrutés en tant que stagiaires, ajoute l'ONG américaine.
Sur son site internet, Apple affirme exiger de ses fournisseurs en Chine une durée maximum de travail de 60 heures hebdomadaires ainsi que des heures supplémentaires facultatives. Le fabricant de l'iPhone et de l'iPad interdit le recours à des mineurs sur les chaînes de production.
Apple promet une enquête et des dédommagements
Le groupe taïwanais a répondu dans un communiqué qu’il allait enquêter sur la question et prendrait immédiatement des mesures pour corriger ces violations si elles s’avèrent exactes. Dans un communiqué, Apple a déclaré avoir mené quinze audits dans les usines de cet important sous-traitant depuis 2007 pour s’assurer des bonnes conditions de travail des salariés.
Le groupe américain a assuré qu'il allait "sur le champ" enquêter sur les affirmations contenues dans le rapport de China Labor Watch, en précisant avoir "pris connaissance pour la première fois" de ces accusations. "Si nos audits montrent que les ouvriers sont sous-payés ou n’ont pas pu obtenir de dédommagement pour les heures travaillées effectuées, nous demanderons à Pegatron de les rembourser intégralement", a-t-il ajouté.
Avec dépêches