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Accident de Brétigny : le bilan de six morts est définitif

Le bilan "définitif" des victimes suite au déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orge vendredi s'établit à six morts. Selon la SNCF, une pièce défaillante dans l'aiguillage de la voie pourrait être à l'origine du drame.

Le bilan "définitif" des victimes suite au drame de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne, où un train Intercités en direction de Limoges (Haute-Vienne) a déraillé vendredi 12 juillet vers 17 heures, s'établit à six morts, a indiqué la préfecture. Quatre hommes et deux femmes, âgés de 19 à 82 ans ont péri dans l’accident. Jusqu’à présent, les autorités craignaient de "mauvaises découvertes" lors du levage des voitures encore couchées ce samedi.

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Guilaume Pepy : "C'est la défaillance de l'éclisse qui est en cause"

La SNCF a livré un début d'explication sur le drame. En milieu de journée, elle a indiqué qu'elle soupçonnait une pièce de métal défaillante dans l'aiguillage de la voie sur laquelle circulait le train, d'être à l'origine de la catastrophe. "Cette éclisse", sorte d'agrafe en acier qui relie deux rails dans un aiguillage, "s'est désolidarisée, elle s'est détachée, et est venue se loger au centre de l'aiguillage", a précisé Pierre Izard, directeur général des infrastructures après les premiers constats de la nuit de la compagnie. "A cet endroit, elle a empêché le passage des roues du train et aurait provoqué le déraillement."

Dans ce contexte, la SNCF a annoncé le contrôle des 5 000 pièces semblables de son réseau. "La désolidarisation de cette éclisse du rail est l'objet même" des enquêtes judiciaire et technique en cours, a déclaré le patron de la SNCF Guillaume Pepy. D'après lui, "une collision avec un autre train a été évitée" grâce aux cheminots "qui ont permis d'arrêter le train et d'éviter qu'il ne percute un autre train qui venait en sens inverse".

Vendredi soir, l'envoyé spécial de FRANCE 24 à Brétigny, Jonathan Walsh, évoquait déjà ce problème d'aiguillage. "Mais il est très difficile d'avancer, pour l'heure, une explication précise", avait-il ajouté.

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François Hollande salue la mobilisation des secours

Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a en tout cas exclu une vitesse excessive. Samedi matin sur RTL, il a assuré qu'il ne s'agissait pas d'un "problème humain".

Travail d’identification

Le travail d'identification des défunts est toujours en cours et les autopsies ont commencé ce samedi. Parmi les victimes figurent ainsi un couple d'octogénaires qui serait originaire de Brétigny-sur-Orge, ainsi que trois hommes de 19, 23 et 60 ans et une jeune femme, a indiqué une source proche de l'enquête. Parmi ces personnes, certaines seraient originaires d'Étampes dans l'Essonne et d'autres du Limousin, destination du train. Ces victimes, dont certaines se trouvaient sur le quai, sont toutefois "en cours d'identification formelle" par la police judiciaire de Versailles, a indiqué une autre source proche de l'enquête.

On dénombre également, d'après la préfecture de l'Essonne, neuf blessés dans un état d'"urgence absolue" et "70 urgences relatives". D'après un responsable du Samu de Paris, le pronostic est réservé pour deux blessés graves. Les secours "n'ont pas identifié de nouvelles victimes", a toutefois indiqué Frédéric Cuvillier, ministre des Transports.

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"Il y aura trois enquêtes qui permettront de connaître les causes de ce drame"

Une grue spéciale est arrivée à Brétigny-sur-Orge pour dégager les wagons accidentés, une opération qui pourrait a pris la journée au vu des difficultés de l'opération, qui nécessite de passer par-dessus le toit de la gare.

"Personnes décapitées"

Le président François Hollande, arrivé sur les lieux vendredi peu après 20 heures, a exprimé sa "solidarité aux familles" et annoncé que "trois enquêtes [l'une par la justice, l'autre par la SNCF et enfin par les services du ministre des Transports, NDLR] avaient été diligentées". Il a également salué la "mobilisation des services de secours. "La France est un pays qui est capable, lorsqu'il y a une catastrophe, de faire face", a-t-il ajouté.

Sur les photos prises par des témoins, on peut apercevoir le train disloqué qui a littéralement traversé le quai de la gare. Quelque 300 pompiers, 20 équipes médicales et huit hélicoptères ont été mobilisés. "Le train est arrivé en gare à grande vitesse. Il a été séparé en deux [...]. Une partie du train a continué à rouler tandis qu'une autre s'est couchée sur le flanc sur le quai", a indiqué une source policière.

Un passager interrogé par FRANCE 24 a raconté la scène. "Nous étions tranquillement en train de quitter Paris, puis nous avons été violemment secoués pendant plusieurs secondes. On a vu un nuage de fumée. On s'est rendu compte que les wagons dernière nous étaient couchés avec des gens coincés dedans [...]. Le train était plein [...]. La SNCF nous a dit que des personnes avaient été décapitées."

Avec dépêches