
D'après la correspondante en France de l'ERT, le gouvernement grec a fait fermer la télévision publique car il souhaitait "punir quelques personnes". En désaccord avec cette mesure, la Gauche démocratique va quitter la coalition gouvernementale.
En fermant l'ERT, la radio-télévision publique, le gouvernement grec "voulait punir quelques personnes, il a puni 2 700 personnes. Ils avaient des comptes à régler". L'accusation vient de Thomais Papaionnou, la correspondante en France de l'ERT, qui s'exprimait vendredi 21 juin à Marseille lors d'un débat sur les télévisions publiques du pourtour méditerranéen organisé dans le cadre du Festival de la Méditerranée en images (PriMed). Le président de l'ERT, Nikos Tellis, était d'ailleurs annoncé pour cette rencontre, mais il n'est pas venu.
"Le gouvernement prime sur les lois de ce pays, ce qui est plus inquiétant encore que la fermeture des télés et des radios", a également estimé la journaliste, alors que la diffusion de la télévision n'a toujours pas reprise, malgré la décision du conseil d'État demandant au gouvernement de relancer temporairement les chaînes de la télévision publique.
"On a honte de notre linge sale"
Cette fermeture, une première dans un pays démocratique qui a également privé les Grecs de nombreuses chaînes étrangères (BBC, TV5, DeutscheWelle, CNN), a déclenché une tempête mondiale de protestations. "Quand il y a des réactions internationales, on [le gouvernement, ndlr] réagit, parce qu'on a honte de notre linge sale", a aussi considéré Thomais Papaionnou.
Depuis la fermeture brutale de l'ERT le 11 juin, le Premier ministre conservateur grec, Antonis Samaras, tente d'apaiser l'intense crise politique qu'il a ouverte en prenant cette décision sans consulter ses partenaires de la coalition gouvernementale. Mais la crise semble bien engagée, puisque la Gauche démocratique (GD, ou Dimar), plus petit parti de cette coalition, a confirmé vendredi après-midi son intention de quitter le gouvernement d'union nationale.
Avec dépêches