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Obama assure que les soldats américains n'entreront pas au Pakistan

Invité sur la chaîne de télévision américaine CBS, Barack Obama a par ailleurs indiqué que si l'armée américaine repérait des responsables d'Al Qaïda au Pakistan, elle ne les ciblerait qu'après consultation des autorités pakistanaises.

AFP - Le président américain Barack Obama a détaillé dimanche la manière dont il entendait placer le Pakistan au coeur de sa stratégie pour l'Afghanistan, en traquant Al-Qaïda au moyen de frappes aériennes mais sans pénétrer dans le pays.

"Je n'ai pas changé d'approche", a déclaré M. Obama sur CBS, faisant référence aux attaques aériennes, avec des avions sans pilote, sur les militants d'Al-Qaïda réfugiés dans le nord-ouest du Pakistan.

"Si nous avons des cibles de grande valeur dans notre champ de vision, après avoir consulté le Pakistan, nous allons les traquer", a-t-il dit. Mais, a-t-il contre-balancé, le Pakistan est "un gouvernement souverain" et les troupes américaines ne fouleront pas son sol.

Il a également rappelé que les Etats-Unis avaient "besoin de travailler avec (le Pakistan) et à travers (lui), pour (s') attaquer à Al-Qaïda", mais, a-t-il prévenu, il faut aussi qu'Islamabad "rende davantage de comptes".

En annonçant vendredi sa nouvelle politique pour l'Afghanistan, le président américain avait placé le Pakistan au coeur de sa stratégie en prévoyant un effort civil et militaire accru mais aussi une aide financière en hausse pour Islamabad.

Selon des informations de presse, les forces spéciales américaines opèrent déjà des deux côtés de la frontière pakistano-afghane.

Dimanche, M. Obama a répété qu'il souhaitait "reconcentrer les efforts sur Al Qaïda", sous-entendant que le gouvernement Bush avait laissé tomber cet objectif au profit de la guerre en Irak. "Nous allons démanteler leurs réseaux, leurs bases, nous allons nous assurer qu'ils ne peuvent pas attaquer les citoyens américains, le sol américain, les intérêts américains et ceux de nos alliés dans le monde", a insisté M. Obama.

De son côté, le secrétaire à la Défense Robert Gates a pressé les services secrets pakistanais de "cesser tout lien" avec les talibans et les membres d'Al-Qaïda à la frontière avec l'Afghanistan. Selon lui, ils agissent "de longue date pour se couvrir selon les événements en Afghanistan au cas où nous partirions".

Pourtant, a-t-il expliqué dimanche sur Fox news, "ils peuvent compter sur nous et ils n'ont pas besoin de cette couverture".

Interrogé sur ces liens, M. Obama a protesté contre l'idée qu'aurait "la population pakistanaise qu'il s'agit d'une guerre américaine et qu'elle n'est pas impliquée".

C'est selon lui cette "attitude qui a conduit à la lente progression de l'extrémisme au Pakistan", qui représente "la plus grande menace pour la stabilité du gouvernement pakistanais et au final, la plus grande menace pour le peuple".

Il a à ce titre rappelé que sa nouvelle stratégie prévoyait d'aider au développement économique du Pakistan pour "qu'il puisse offrir des services élémentaires à la population" afin de contrer cette menace.

Les Etats-Unis vont tripler leur aide au Pakistan à 1,5 milliard de dollars par an sur cinq ans pour "construire des écoles, des routes, des hôpitaux", à condition qu'Islamabad "donne la preuve de sa détermination à éliminer Al-Qaïda et tous les extrémistes violents qui se trouvent à l'intérieur de ses frontières", avait prévenu M. Obama vendredi.

Dimanche, M. Obama a réfuté l'idée que la guerre en Afghanistan deviendrait la sienne: "Je pense que c'est la guerre de l'Amérique".

Estimant que la guerre en Afghanistan ne pouvait pas se transformer en bourbier vietnamien pour M. Obama parce que le Viet Cong "n'a jamais représenté une menace à l'intérieur des frontières américaines", Richard Holbrooke, envoyé spécial des USA pour l'Afgnaistan et le Pakistan a expliqué dimanche sur CNN que la coordination aide militaire/aide civile serait une de ses principales tâches à venir.