
La majorité du capital de la chaîne privée de télévision vénézuélienne Globovision, très critique envers le gouvernement chaviste, sera vendue après l'élection présidentielle du 14 avril, ont indiqué lundi ses propriétaires.
La liberté de la presse vit de sombres heures au Venezuela. La chaîne de télévision Globovision, la seule chaîne d’opposition vénézuelienne, va être vendue en raison de sa situation financière et politique insupportable, a annoncé lundi Guillermo Zuloaga, l’actionnaire majoritaire de la chaîne. La vente ne sera conclue qu’à l’issue de l’élection présidentielle du 14 avril.
"Nous sommes dans une situation économique intenable parce que nos recettes ne couvrent plus nos coûts", a expliqué dans un communiqué Guillermo Zuloaga. "Nous sommes politiquement non viables parce que nous sommes dans un pays complètement polarisé et que nous nous opposons à un gouvernement qui veut nous voir échouer", a-t-il poursuivi. Pour l'opposition et les défenseurs de la liberté de la presse, l'État venezuelien cherche continuellement à renforcer son emprise sur l'information.
La chaîne, régulièrement visée par des menaces de fermeture et de procédures judiciaires de la part des autorités, a déclaré être "harcelée par des institutions d'État, soutenues par un Tribunal suprême de justice complice qui les aide et collabore avec tout ce qui peut nous nuire".
La chaîne Globovision rachetée par un chaviste ?
Et les mauvaises nouvelles s'amoncellent pour la chaîne anti-chaviste. Non seulement Globovision est en train de faire faillite mais en plus son "sauveur", celui qui envisagerait sérieusement de racheter la chaîne de télévision, ne serait autre que Domingo Cordero, un homme d’affaires local, proche de l'ancien président décédé Hugo Chavez, selon les informations de l’écrivain Enrique Krauze.
Jusqu’à présent, Globovision appartenait à 80 % à deux familles dont celle de Zuloaga. Les 20 % restant appartenaient à l'État. L'un des conseillers juridiques de la chaîne, Ricardo Antela, a indiqué sur son compte Twitter que la vente donnera à l'acheteur "la majorité du capital" de la chaîne. Guillermo Zuloaga - qui vit aujourd'hui en exil aux États-Unis - est accusé par la justice vénézuélienne d'usure et d'association de malfaiteurs, et peut donc difficilement se battre contre cette décision.
Globovision avait soutenu la candidature de Henrique Capriles contre Hugo Chavez en octobre dernier. Elle craignait déjà à l’époque que sa licence ne soit pas renouvelée. En 2007, le gouvernement n’avait pas renouvelé la licence d’une autre chaîne d’opposition, RCTV.
Avec dépêches