
Kim Jong-un, le leader nord-coréen, a annoncé que l'île de Baengnyeong, qui compte quelque 5 000 habitants et abrite plusieurs unités militaires, sera la première cible visée par l'armée en cas de conflit avec la Corée du Sud.
Le dirigeant de Corée du Nord Kim Jong-un a désigné la petite île sud-coréenne de Baengnyeong, proche de la frontière maritime entre le Sud et le Nord en mer Jaune, comme première cible en cas de conflit avec Séoul, a rapporté mardi la presse officielle nord-coréenne. Cette petite île qui compte 5 000 habitants abrite également de nombreuses unités militaires.
"Kim Jong-un s’est rendu à la frontière contestée entre le nord et le sud [Pyongyang conteste la ligne de démarcation maritime entre les deux Corées, tracée par l'ONU après la guerre de Corée (1950-1953), ndlr]. Il mène aujourd’hui une nouvelle provocation dans cette zone où plusieurs îles sont revendiquées par la Corée du Nord", explique Sébastien Falletti, le correspondant de FRANCE 24 à Séoul.
"Guerre thermonucléaire"
Pyongyang a également ouvertement menacé les États-Unis alors que Séoul et Washington ont entamé lundi des manœuvres militaires conjointes. La Corée du Nord a brandi le spectre d'une "guerre thermonucléaire", et averti les États-Unis qu'ils s'exposaient à une "frappe nucléaire préventive".
"Le monde verra (…) comment notre armée et notre peuple font voler en éclats les sanctions collectives manigancées par les États-Unis et l’agitation guerrière, et défendent leur dignité, et leur statut de puissance nucléaire lanceuse de satellites. Ce ne sont pas de vaines paroles", a prévenu un quotidien nord-coréen cité par l'hebdomadaire "Courrier international".
Mais au-delà de la rhétorique guerrière, Pyongyang peut-il mettre ses menaces à exécution ? "Kim Jong-un fait monter la pression, au moins dans le discours, et menace les États-Unis de conséquences catastrophiques. Mais s’il passe à l’action, il y aura une réplique directe de Washington. Une réplique qui serait catastrophique pour la Corée du Nord, les États-Unis ayant une technologie supérieure incontestable", explique encore le correspondant de FRANCE 24.
"Briser le dos de vos ennemis"
À l’origine de ce contentieux explosif, le tir réussi en décembre d'une fusée considérée par Séoul et ses alliés comme un missile balistique, suivi d'un troisième essai nucléaire en février, puis de nouvelles sanctions votées vendredi 8 mars par le Conseil de sécurité de l'ONU.
En novembre 2010, Pyongyang avait déjà bombardé une 'île, celle de Yeonpyeong, proche également de la frontière maritime, causant la mort de quatre Sud-Coréens. "Une fois l'ordre donné, vous devrez briser le dos des ennemis déments, couper leur gorge et leur montrer ainsi clairement ce qu'est une véritable guerre", a déclaré Kim Jong-un, selon des propos rapportés par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
Un responsable de l'île visée, Kim Young-Gu, a indiqué que les abris pour les civils étaient prêts à accueillir la population et que tous les villages étaient en alerte. "Il n'y a pas vraiment un exode massif d'une population paniquée vers le continent, mais pour être tout à fait franc, on a un peu peur", a-t-il déclaré à l'AFP.
Avec dépêches