La rébellion Séléka a pris samedi le contrôle de deux nouvelles villes, Alindao et Kouango, à une centaine de kilomètres de Bangui. Face à leur avancée, les Centrafricains ont fui la ville de Damarra, proche de la capitale, où règne l’insécurité.
L'alliance centrafricaine rebelle Séléka, qui a commencé une offensive mi-décembre et demande le départ du président François Bozizé, s’est emparée samedi 5 janvier de deux nouvelles villes, Alindao et Kouango, dans le centre du pays, alors que des négociations devraient avoir lieu à Libreville mardi 8 janvier, selon le ministre de l'Administration territoriale.
"Les rebelles ont pris deux villes près de Bambari (déjà théâtre d'affrontements et contrôlée par les rebelles). Ça montre leurs velléités de faire la guerre même quand il y a des négociations", a déclaré à l'AFP Josué Binoua. Toutefois, l'intérêt stratégique de ces villes apparaît davantage symbolique que stratégique, étant donné la distance (une centaine de kilomètres) entre ces localités et la capitale Bangui.
Damarra déserte
De fait, la route vers la capitale est tenue sous haute tension. La ville de Damarra, située à 75 km de Bangui, est le dernier rempart pour les rebelles de la coalition du Séléka. Depuis le regain de violences entre le pouvoir et la rébellion en décembre, l’endroit s’est transformé en ville fantôme.
À l’extérieur de la ville, des soldats sont postés afin de stopper la progression des rebelles. Une protection qui ne suffit cependant pas à rassurer la population.
"Tout le monde ici est dans la brousse. Nos femmes, nos enfants sont comme cela, sans hôpital, sans marché. Nous souffrons atrocement," témoigne un habitant de Damarra, interrogé par Sarah Sakho, correspondante de RFI en Centrafrique.
Climat d’insécurité à Bangui
À quelques kilomètres de là, à Bangui, la situation est plus inquiétante. Pour faire face à l’avancée des rebelles, des civils acquis au gouvernement ont pris les armes et quadrillent ronds points et autres grands axes de passage. Le climat d’insécurité s’est installé dans la ville, et plusieurs magasins ont été barricadés par crainte des pillages.
Résultat de cette situation : les denrées alimentaires se font de plus en plus rares et les prix ont fortement augmenté.
"Les rebelles ont coupé la route, il n’y a plus de véhicule. Le prix de la viande boucanée a excessivement augmenté. Ceux qui nous ravitaillent se plaignent," explique, excédée, une habitante.
Le président François Bozizé a dit cette semaine ne pas avoir l'intention de quitter le pouvoir, après avoir demandé au Séléka, qui rassemble cinq mouvements armés, de le laisser poursuivre jusqu'au terme de son mandat, en 2016.
Des pourparlers se poursuivent pour des négociations à Libreville, au Gabon, le 8 janvier alors que les rebelles avaient annoncé avoir gelé leur offensive entamée le 10 décembre.
FRANCE 24 avec dépêches