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Incident à l'Assemblée sur le terrorisme : Valls exprime ses regrets devant les députés

Souhaitant éteindre la polémique, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a exprimé ses regrets devant les députés, ce mercredi, après avoir accusé la droite d'être responsable du "retour du terrorisme" en France.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a fait amende honorable mercredi devant les députés, après avoir accusé la droite d'être responsable du retour du terrorisme, semblant convaincre une grande partie de l'opposition que l'incident était "clos".

"Je regrette les propos que j'ai tenus, ici, dans cette assemblée", a-t-il déclaré dans l'après-midi à l'Assemblée nationale, applaudi y compris dans les rangs de la droite.

"Il y a sur ce sujet la nécessité de faire l'union entre toutes les forces politiques, entre tous les Français", a-t-il ajouté, sans toutefois présenter d'excuses.

Le ministre de l'Intérieur avait déjà dans la matinée reconnu que ses mots avaient dépassé sa pensée. "Dans le chaudron de l'Assemblée nationale, on peut être emporté par le verbe. Je le regrette", avait concédé M. Valls sur RMC-BFMTV, revenant sur son premier faux pas depuis son entrée au gouvernement il y a six mois.

Répondant dans l'hémicycle au député UMP Eric Ciotti sur les chiffres de la délinquance, le ministre avait mis en cause mardi l'ancienne majorité et terminé une tirade enflammée par "Le retour du terrorisme dans ce pays, c'est vous!".

"Non, la droite n'est pas responsable" de cela, a-t-il reconnu mercredi, assurant qu'il

L'esclandre à l'Assemblée rapporté par la chaîne parlementaire Public Sénat


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n'avait "pas eu d'arrière-pensée" en s'exprimant.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a invité son ministre de l'Intérieur à "éviter les polémiques" sur le terrorisme, un sujet sur lequel les Français doivent être "rassemblés".

"Le ministre le plus à droite"

Ces propos font écho aux déclarations du président de la République qui avait recadré à demi-mot mardi Manuel Valls lors de sa première conférence de presse du quinquennat.

François Hollande avait demandé à son ministre et à la droite de ne pas se "diviser" sur cette question "qui doit rassembler". "Ne perdons pas notre temps", a-t-il dit, "ne polémiquons pas (...) c'est trop grave".

Un "recadrage" qui a "réjoui" Eric Ciotti, président du conseil général des Alpes-maritimes. "C'est très nettement un recadrage des propos de Manuel Valls", a-t-il déclaré.

Après les regrets du ministre de l'Intérieur, le sénateur de la Vienne Jean-Pierre Raffarin a jugé l'incident "clos". "C'est le ministre le plus à droite, ce n'est pas notre intérêt de le fragiliser à l'extrême", a-t-il confié alors que plusieurs ténors de la droite avait appelé mardi à la démission de M. Valls.

Manuel Valls, qui a fait de "l'ordre républicain" son leitmotiv depuis son arrivée place Beauvau, avait jusque-là plutôt été épargné par la droite qui avait concentré ses foudres sur la garde des Sceaux Christiane Taubira.

Plusieurs élus de droite ont réagi aussi sur le réseau social Twitter, où le sujet faisait partie des plus commentés: "Merci!", a sobrement écrit Valérie Pécresse, chef de file de l'UMP en Ile-de-France. "Bonne réaction de Valls", a commenté Benoist Apparu, l'ancien secrétaire d'Etat au Logement.

Manuel Valls, après avoir exprimé ses regrets, a tout de même reproché à la droite "d'instrumentaliser en permanence les questions de sécurité, pour diviser notre pays".

AFP