Malgré la grogne des Portugais, le ministre des Finances a présenté, lundi, un projet de budget pour 2013 prévoyant notamment d'importantes hausses d'impôts, une réduction du nombre de fonctionnaires et une baisse des prestations sociales.
Le Portugal, sous assistance financière, "n'a pas de marge de manœuvre" et doit poursuivre sur la voie de la rigueur, a indiqué lundi le ministre des Finances, Vitor Gaspar, en présentant le budget 2013.
"Le budget de l'État pour 2013 est difficile pour les Portugais. La hausse de la charge fiscale est très significative", a-t-il reconnu.
Le ministre a confirmé la hausse d'impôts annoncée au début du mois, qui s'effectuera notamment par le biais d'une réduction de 8 à 5 du nombre des tranches d'imposition, l'introduction d'une surtaxe de 4 % et une "taxe supplémentaire de solidarité" de 2,5 % pour les plus hauts revenus.
Le taux moyen d'imposition des revenus passera ainsi de 9,8 % cette année à 13,2 % en 2013, ce qui devrait rapporter plus de 4,3 milliards d'euros.
Le budget d'Etat pour 2013 comprendra également une réduction des dépenses d'un peu plus d'un milliard d'euros, avec notamment une baisse des prestations sociales et des retraites supérieures à 1 350 euros, ainsi qu'une réduction du nombre de fonctionnaires de 2 %.
Retrouver une indépendance financière vis-à-vis de l’UE
"Remettre en cause le budget serait remettre en cause le programme d'aide" international, accordé en mai 2011 par l'UE et le FMI d'un montant global de 78 milliards d'euros, a souligné M. Gaspar.
"Nous devons continuer d'exécuter le programme d'aide (...) afin de retrouver notre indépendance financière", dans le cas contraire "nous serions sujets à une tutelle prolongée de nos créanciers", a-t-il fait valoir.
La présentation du budget est intervenue alors que le gouvernement est confronté à une grogne sociale croissante. Depuis un mois, manifestations et grèves se sont multipliées. Samedi dernier ils étaient encore plusieurs dizaines de milliers à protester contre l'austérité à Lisbonne et dans diverses villes du pays.
Lundi soir, des centaines de personnes ont une nouvelle fois manifesté devant le parlement, à l'appel des "Indignés" qui avaient appelé à "assiéger" l'Assemblée de la République pour marquer leur refus d'un nouveau renforcement de la rigueur.
"Il est l'heure, il est l'heure que le gouvernement s'en aille", scandaient les manifestants.
(FRANCE 24 avec AFP)