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La guerre des mots fait monter la tension à Antananarivo

Madagascar s'enfonce dans la crise, alors que les envoyés spéciaux de FRANCE 24 dans la capitale malgache affirment que les militaires mutins ont à présent déployé des chars dans des casernes d'Antananarivo.

La tension est encore montée d’un cran à Antananarivo, où la frange de l’armée qui s’est récemment mutiné, annonce avoir regroupé des tanks. L’un des envoyés spéciaux de France 24 dans la capitale malgache, Cyril Vanier, indique cependant qu’il s’agit "d’un nombre restreint de véhicule blindés", qu’ils ne sont pas déployés dans les rues ni à proximité du palais présidentiel mais dans des casernes de la ville.

Les mutins démentent recevoir des ordres d’Andry Rajoelina, l’ancien maire de la capitale en conflit ouvert contre le président Marc Ravalomanana. Le porte-parole des soldats mutinés indique simplement que les tanks doivent permettent d’intercepter "tous les mercenaires qui viendraient ici".


Le président malgache, "qui paraît de plus en plus isolé" selon Cyril Vanier, a de son côté appelé l’armée à "assumer ses responsabilités". Dans un message diffusé sur la radio nationale il a demandé à la population de la capitale de repousser un éventuelle attaque des troupes rebelles. La lutte de pouvoir qui l’oppose à Andry Rajoelina a déjà fait 135 morts depuis mi-décembre.


Rencontre entre "Premiers ministres"

Le Premier ministre malgache en exercice, Charles Rabemananjara, a rencontré jeudi celui que M. Rajoelina a d’ores et déjà appelé son "Premier ministre". Les deux hommes ont discuté d'une future passation de pouvoir, selon les partisans de l’ancien maire d’Antananarivo, une information non confirmée par les services du Premier ministre.

Envoyée spéciale de France 24, Virgine Herz, estime qu’une résolution politique du conflit paraît de plus en plus improbable : "L’opposition refuse désormais tout dialogue et tente d’imposer, petit à petit, son équipe comme un gouvernement bis ou un gouvernement de transition."

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les deux parties à la réconciliation nationale. Du côté de l’Union européenne le chef de la mission de l'UE à Madagascar a prévenu que l’aide au pays serait suspendue en cas de coup d’État.