
En représailles à la mort de quatre Malinkés dans un quartier de Duékoué la nuit dernière, dans l'ouest de la Côte d’Ivoire, au moins sept personnes ont été tuées vendredi, dans des affrontements inter-ethniques, selon une ONG locale.
REUTERS - Sept personnes sont mortes et des dizaines d'autres ont été blessées lorsqu'une foule en colère a mis le feu vendredi à un camp de civils déplacés dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, placé sous la protection de l'Onu.
Selon un témoin, l'attaque pourrait avoir été lancée en représailles à un cambriolage commis non loin de là durant la nuit précédente.
"Ce matin, environ 3.000 personnes ont déferlé sur le camp de Nahibly pour rechercher leurs affaires et mettre la main sur les voleurs, et ont mis le feu au camp, en commençant par l'infirmerie", a indiqué par téléphone Ann Encontre, une responsable du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) en Côte d'Ivoire.
Selon une source dans le principal hôpital de Duekoué, plus de 40 personnes sont arrivées blessées à la suite de l'attaque du camp. La plupart portaient des traces de coups de machettes ou de bâtons. Cinq avaient été blessées par balles.
Le camp de Nahibly compte 5.000 Ivoiriens qui ont fui leurs foyers durant la guerre civile qui a frappé le pays l'an dernier. Il est situé à proximité de la ville de Duékoué où, selon un policier, cinq personnes ont été tuées lors d'un cambriolage dans la nuit de jeudi.
Duékoué, au coeur de la "boucle du cacao", a longtemps été un point de concentration des violences ethniques, aggravées par les frictions pour la possession des terres. Les enquêteurs de l'ONG Human Rights Watch estiment qu'environ 800 personnes y ont été massacrées durant le conflit de l'an dernier.
Selon l'Onu, la Côte d'Ivoire compte encore 86.000 déplacés, pour la plupart vivant dans des familles d'accueil.