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L’économie au cœur du débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande

Pendant plus d’une heure, ce mercredi, les deux prétendants à l'Élysée ont exposé leur vision de l’économie, un sujet qui a largement dominé le grand débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle. Retour sur les idées des candidats.

Alors que le chômage a atteint, mercredi 2 mai, un niveau historique dans la zone euro (10,9%), le volet économique du grand débat entre les deux finalistes à l'élection présidentielle était très attendu. L’économie a donc logiquement dominé les échanges.

Mais que ce soit pour la dette publique de la France, la crise de la zone euro ou encore l'accroissement du chômage, François Hollande et Nicolas Sarkozy n’ont pas sorti de nouvelles mesures de leur chapeau. Durant la première heure de ce débat, ils ont défendu les propositions développées tout au long de leur campagne. Revue des idées défendues par chacun des candidats.

Chômage:
"Il faut relancer la production". Pour relancer l’emploi, le candidat socialiste a choisi de mettre l’accent sur la “relance de la production”. François Hollande a rappelé qu’il mettrait en place une “banque publique d’investissement afin de financer les petites et moyennes entreprises”. Une proposition dont il avait déjà fait état lors de la présentation de son programme le 26 janvier 2012 lors d’une conférence de presse à la Maison des métallos à Paris.

“Le mot clé est compétitivité”. Le président-candidat s’en tient au credo qu’il a

développé depuis le mini-sommet pour l’emploi en janvier dernier : pour retrouver le chemin de la croissance et donc de la création d’emplois, il faut améliorer la compétitivité des entreprises. Pour ce faire, Nicolas Sarkozy estime qu’il faut s’attaquer “au gigantesque problème du coût du travail”. Un chantier qui passe, selon le candidat de l’UMP, par le contrat compétitivité-emploi (la possibilité de négocier au niveau de l’entreprise les heures de travail et les salaires), et la “TVA anti-délocalisation” (baisser les charges patronales en augmentant la TVA).

Allemagne :
"L’Allemagne a fait ce que je propose". Nicolas Sarkozy a été le premier à mettre sur la table le modèle économique allemand afin de justifier son programme de relance de la compétitivité. “Tandis que vous [le gouvernement socialiste de Lionel Jospin en 2000 ndlr] faisiez les 35 heures, l’Allemagne a amélioré la compétitivité”, a ainsi asséné le candidat de l’UMP.

De son côté, François Hollande a invoqué l’encombrant voisin germanique pour souligner que la France de l’ère Sarkozy n’avait "pas eu une croissance comme celle de l’Allemagne".

La locomotive économique allemande a pesé sur l’ensemble du volet économique de ce débat entre les deux candidats.

Dette:

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L'état des forces à gauche

"Largesses fiscales". François Hollande est longuement revenu sur le poids du bouclier fiscal dans la dette française. Il a tenté d’expliquer que par “ses largesses fiscales” aux plus riches à l’été 2007, Nicolas Sarkozy avait contribué à creuser la dette (aujourd’hui à 85% du PIB) de la France. Pour remettre les comptes français sur les rails, le candidat socialiste a répété son engagement de créer 40 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires et 50 milliards d’économies.

"Un monde ouvert". Nicolas Sarkozy a brandi la menace de l’exil fiscal et des délocalisations si le candidat du Parti socialiste arrivait au pouvoir et mettait en pratique sa politique économique. Pour le président sortant, “dans un monde ouvert”, il faut avant tout “baisser les dépenses” pour réduire la dette.

Crise de l’euro :
"J’ai un programme en 4 points". Création des eurobonds, augmentation du capital de

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L'état des forces à droite
L’économie au cœur du débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande

la Banque européenne d’investissement pour financer l’industrie, mise en place d'une taxe sur les transactions financières et mobilisation des fonds structurels européens (la cagnotte européenne pour mener des projets communs) : tels sont les axes avancés par François Hollande pour relancer la croissance en Europe.

"J’ai déjà fait voter la taxe sur les transactions financières". Nicolas Sarkozy a tenté de minimiser les propositions du candidat socialiste. Il a ainsi affirmé avoir déjà “fait voté, au niveau français, une taxe sur les transactions financières”. C’est vrai et faux à la fois. En fait, Nicolas Sarkozy a en fait remis au goût du jour un impôt sur les opérations de Bourse qui avait été supprimé, en 2007, au début de son quinquennat. “En fait, je suis seulement en désaccord sur la question des eurobonds”, a affirmé le président sortant, estimant que ces obligations européennes qui remplaceraient celles émises par les États membres de la zone euro seraient à la charge des deux principales économies : la France et l’Allemagne. “Je ne veux pas que la France et l’Allemagne garantissent les dettes des autres”, a-t-il conclu.