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La CPI ouvre la voie à un procès de Seïf al-Islam Kadhafi sur le sol libyen

Luis Moreno Ocampo (photo), procureur de la Cour pénale internationale en visite en Libye ce mardi, a évoqué la possibilité que le procès de Seïf al-Islam Kadhafi, le fils cadet du dictateur défunt, se tienne dans le pays.

REUTERS - Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert la porte mardi à un procès de Saïf al Islam Kadhafi en Libye, où il pourrait risquer la peine de mort en cas de condamnation.

La coopération avec la CPI sera l’un des premiers défis qu’aura à relever le nouveau gouvernement libyen, censé être dévoilé ce mardi. Sa formation bute sur des rivalités régionales et politiques.

Luis Moreno-Ocampo, procureur de la CPI, s’est rendu mardi à Tripoli pour examiner avec les nouvelles autorités libyennes le sort à réserver à Saïf al Islam, capturé samedi dans le désert du Sahara alors qu’il semblait vouloir fuir au Niger.

A la demande du procureur, les juges de la CPI ont émis en juin des mandats d’arrêt pour crimes contre l’humanité contre Mouammar Kadhafi, mort en octobre peu après sa capture par les ex-insurgés, son fils Saïf al Islam et son chef des services de renseignement Abdallah al Senoussi, dont la capture annoncée dimanche n’a pas été confirmée.

« Saïf a été capturé et nous sommes donc là pour garantir une coopération. En mai, nous avons demandé l’émission de mandats d’arrêt car les Libyens n’étaient pas en mesure de rendre la justice en Libye. Désormais, comme les Libyens sont déterminés à rendre la justice, ils peuvent rendre la justice et nous les aiderons en ce sens, car le système est ainsi conçu », a dit Luis Moreno-Ocampo à son arrivée à Tripoli.

« Notre Cour pénale internationale agit lorsque le système national ne le peut pas. Ils ont décidé de s’en occuper eux-mêmes et c’est pourquoi nous sommes ici, pour apprendre et comprendre ce qu’ils font, et coopérer. »

Un procureur libyen a vu Seïf

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"L'indépendance du procès de Seïf al-islam Kadhafi sera assurée"
La CPI ouvre la voie à un procès de Seïf al-Islam Kadhafi sur le sol libyen

Le pouvoir intérimaire libyen promet un procès équitable à Saïf al Islam, considéré, avant la chute de son père, comme son successeur à la tête d’un régime en place depuis 1970. Cependant, la peine de mort existe toujours en Libye tandis que la peine maximale prévue par les statuts de la CPI est la réclusion à perpétuité.

Des doutes subsistent à l’étranger quant à la fiabilité de l’appareil judiciaire libyen après 42 années de dictature.

A Zentane, dont les combattants sont à l’origine de la capture de Saïf al Islam, un responsable a déclaré à Reuters que le processus judiciaire pour conduire le fils de Mouammar Kadhafi devant un tribunal avait été enclenché.

“Un procureur (libyen) a rencontré Saïf (lundi) dans le cadre d’une enquête préliminaire”, a dit Ahmed Ammar.

La capture de Saïf al Islam expose aussi au grand jour les rivalités régionales en Libye, même si cette arrestation a été célébrée dans tout le pays.

Les combattants de Zentane ont amené le captif dans leur ville, située sur les contreforts du djebel Nefoussa au sud-ouest de Tripoli, au lieu de le transférer dans la capitale. Ils ont prévenu qu’ils ne le remettraient pas aux autorités nationales avant la formation du nouveau gouvernement.

La prise de Saïf al Islam semble en outre les avoir incités à relever le niveau de leurs exigences quant aux postes ministériels, d’autant qu’ils ont déjà joué un rôle important dans la chute de Tripoli en août.

Selon une source interne au Conseil national de transition (CNT), qui dirige provisoirement le pays, le commandant des forces de Zentane devrait hériter du portefeuille de la Défense.