
Déjà condamné dans une affaire de corruption, l'ancien chef des armées Sarath Fonseka a été condamné ce vendredi à trois ans d'emprisonnement pour avoir "propagé des rumeurs" concernant l'exécution de rebelles tamouls.
AFP - Un tribunal sri lankais a condamné vendredi l'ancien chef des armées à trois ans d'emprisonnement pour avoir accusé le frère du chef de l'Etat d'avoir ordonné l'exécution de rebelles tamouls ayant capitulé lors du conflit séparatiste.
Sarath Fonseka, qui s'était présenté contre l'actuel président Mahinda Rajapaksa en janvier 2010, purge déjà une peine de 30 mois de prison après avoir été condamné en cour martiale pour corruption dans une passation de marché.
Au terme d'un procès de 16 mois, la cour, composée de trois juges, a reconnu coupable l'ancien général d'avoir violé les lois d'urgence en "propageant des rumeurs et en troublant l'ordre public", lors d'un entretien à un journal hebdomadaire.
L'ancien chef des armées et principal opposant du chef de l'Etat avait accusé le secrétaire à la Défense, Gotabhaya Rajapakse, d'avoir ordonné l'exécution de rebelles tamouls lors des derniers mois du conflit en mai 2009.
Le verdict n'a pas été pris à l'unanimité de ses membres, l'un des juges ayant blanchi Fonseka. Ce dernier a le droit de faire appel.
Fonseka, qui affirme que l'hebdomadaire a utilisé ses propos hors contexte, est le principal artisan de la victoire contre la rébellion des Tigres de l'Eelam Tamoul (LTTE), après trois décennies d'un sanglant conflit.
Il est depuis tombé en disgrâce du gouvernement et affirme que les poursuites judiciaires à son encontre ne visent que des fins politiques.
Dans une autre affaire en cours, il est accusé d'avoir caché des déserteurs militaires et de les avoir utilisés pour sa protection rapprochée lors de sa campagne contre le chef de l'Etat.
Il a été arrêté peu après son échec à la présidentielle.
Fonseka a provoqué la colère du gouvernement en déclarant qu'il témoignerait devant un tribunal international sur les crimes de guerre alors que le chef de l'Etat a rejeté toute enquête internationale en ce sens.
Les Nations unies estiment qu'au moins 7.000 civils tamouls ont été tués au cours des derniers mois du conflit entre l'armée et les rebelles.