
Les cinq candidats à la primaire du PS sont réunis cette fin de semaine à La Rochelle dans le cadre de l'université d'été de leur parti. Pour chacun d'entre eux, il s'agit de montrer ses différences sans étaler de discordances.
AFP - A un mois et demi de la primaire, les candidats PS à l'investiture pour 2012 ont compté leurs forces vendredi au premier jour de l'Université d'été du PS à La Rochelle, François Hollande confirmant son statut de favori des sondages.
Montrer ses différences sans étaler de discordances : voilà toute la difficulté de l'exercice jusqu'à la clôture de la manifestation dimanche.
Premier accroc, jugé peu compréhensible par certains, François Hollande était absent de la séance d'ouverture autour de 15h00. Des cinq prétendants socialistes à l'investiture, il était le seul à ne pas avoir répondu à l'appel.
Arrivé peu avant 16h30 pour une rencontre avec les Jeunes socialistes (MJS), il a plaisanté sur son retard : "Je suis arrivé après la bataille, si tant est qu'il y ait une bataille. Je viendrai désormais autant de fois que nécessaire pour faire pénitence, si c'est demandé."
Auparavant, son entourage avait justifié ce faux bond remarqué par le travail du candidat à la préparation de son meeting de la soirée.
Actuellement favori des sondages pour le scrutin des 9 et 16 octobre, François Hollande a été crédité de 42% des intentions de vote dans une étude Ipsos parue vendredi, contre 31% à Mme Aubry, soit l'écart le plus important entre eux jusqu'à présent. "Je suis lucide, un sondage donne une responsabilité à celui qui est en tête et je suis aussi conscient qu'un sondage ne fait pas une élection. Il faut mériter une élection", a-t-il dit sur France 2. "Les Français auront un seul critère: qui est le mieux placer pour faire gagner la gauche", a-t-il déclaré.
"Elle a un gros sprint à faire pour rattraper le retard", a déclaré un dirigeant aubryste avant une réunion matinale en forme de démonstration de force pour la maire de Lille, devant 600 militants. Mais Mme Aubry a mis en garde contre la volonté de "montrer ses muscles", en réunissant la presse en soirée.
De son côté, dans la salle de l'Oratoire, François Hollande a fait devant plus d'un millier de personnes le voeu que 2012 soit "une aussi belle victoire qu'en 1981".
A la même heure, Ségolène Royal réunissait dans une ambiance survoltée ses partisans au Musée maritime, se voulant la "présidente des solutions". Dès jeudi soir, lors d'un dîner avec des journalistes, la présidente de Poitou-Charentes assurait, sereine : "Je vais être en tête du 1er tour" de la primaire.
Malgré la volonté d'unité affichée, comme en témoignaient les militants à l'ouverture qui scandaient "Tous ensemble, tous ensemble ! Socialistes !" , les petites phrases acerbes ont fait florès entre candidats.
Martine Aubry a lâché à la matinale de France Inter qu'elle avait, en succédant en 2008 à François Hollande rue de Solférino, transformé un PS qui "faisait pitié" en parti "prêt à gouverner".
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Pour le député strauss-kahnien rallié à Martine Aubry, Jean-Christophe Cambadélis, cette opposition est normale et saine. "Le temps n'est pas aux +chochottes+" ni à "une primaire pépère", "place à l'incarnation, à la compétition", a-t-il lancé. Et Jean-Marie Le Guen, strauss-kahnien rallié à M. Hollande, ripostait : "Nous ne sommes pas des chochottes".
Tout avait été préparé pour éviter un choc frontal en public. Les cinq candidats PS participant, chacun séparément à des séances plénières thématiques.
En coulisses, certains ténors relativisaient les rivalités. "Jusqu'ici tout va bien. C'était autrement plus tendu en 2006 (lors de la dernière primaire, ndlr)", a assuré Benoît Hamon.
Débarrassé des accusations de viol aux Etats-Unis, l'ancien favori des sondages, Dominique Strauss-Kahn, est le grand absent.