AFP - Le ministre chypriote de la Défense Costas Papacostas a offert sa démission au président Demetris Christofias, qui l'a acceptée, après la série d'explosions mortelles qui ont ravagé lundi une base militaire et une centrale électrique, ont rapporté des télévisions de l'île.

Le président Christofias a également accepté le départ de Petros Tsaliklides, commandant de la Garde nationale chypriote-grecque, ont indiqué les chaînes Sigma et Mega TV.

Selon la radio et l'agence CNA (publiques), des haut-gradés de la Garde nationale chypriote-grecque s'étaient inquiétés ces dernières semaines des conditions d'entreposage de la cargaison d'armes iranienne à l'origine de l'accident qui a coûté la vie à 12 personnes et fait 60 blessés.

Il s'agit d'une pire accident militaire depuis l'invasion du nord de l'île par la Turquie en 1974.

Le gouvernement doit se réunir en conseil des ministres extraordinaire afin de décider si l'île méditerranéenne allait demander l'aide de l'Union européenne, qui lui a déjà proposé ses services, a indiqué le ministre de l'Intérieur Neoclis Sylikiotis, cité par l'agence CNA.

Le ministre des Affaires étrangères Marcos Kyprianou a pour sa part écourté une visite en République Tchèque pour regagner Chypre, a rapporté CNA.

L'accident a eu lieu à 2H50 GMT dans un local du camp Evangelos Florakis, proche de la ville côtière de Larnaca (sud), où étaient entreposés 98 conteneurs de poudres à canon qui faisaient partie d'une cargaison d'armes saisie en 2009 dans l'est de la Méditerranée sur un navire en provenance d'Iran et à destination de la Syrie.

La déflagration a lourdement endommagé la centrale électrique attenante au camp, entraînant de nombreuses coupures de courant. Ceci a forcé les autorités à suspendre le fonctionnement des usines de désalination. En conséquence, l'eau potable va être contingentée dans la capitale Nicosie.