Le représentant de Google pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Wael Ghonim, n’a pas donné de signe de vie depuis le 27 janvier. Le mouvement du 6 avril a décidé d’en faire le porte-parole symbolique des manifestants.
Il est devenu le plus connu des Égyptiens portés disparus. Wael Ghonim, le représentant de Google pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, n’a plus donné signe de vie depuis le 27 janvier. Ce jour-là, il écrivait sur son fil Twitter qu’il était "très inquiet car il semble que le gouvernement pourrait commettre des crimes de guerre contre les Égyptiens".
Vendredi, le mouvement égyptien dit du 6 avril, l’un des plus actifs dans la protestation contre le régime, a affirmé à la chaîne américaine CBS que les manifestants avaient décidé faire de ce cadre de Google leur porte-parole symbolique. "Si les autorités veulent nous parler, qu’elles nous laissent parler à Wael", affirme un représentant du mouvement du 6 avril.
A l’heure actuelle, rien n’indique que Wael Ghonim est aux mains des autorités égyptiennes. "Il y a beaucoup de rumeurs qui disent qu’il est détenu par la police, mais les autorités n’ont absolument rien dit à ce sujet", précise à FRANCE 24 Samer Karam qui coordonne les efforts pour retrouver les personnes disparues depuis le 25 janvier.
Le géant américain de l’Internet s’est lui aussi lancé à la recherche de son employé. Google a même mis en place une page sur son blog en arabe pour inciter les Égyptiens à lui communiquer toute information concernant Wael Ghonim.
25 disparitions depuis le 25 janvier
Outre ses activités pour la multinationale américaine, Wael Ghonim avait une présence en ligne qui pouvait déplaire au pouvoir égyptien. Depuis près de deux semaines, ses "tweets" avaient pris une connotation très fortement anti-Moubarak. "Un gouvernement qui a peur de Facebook ou Twitter devrait diriger une ville dans FarmVille (un jeu sur Facebook, NDLR), pas un vrai pays", écrivait-il ainsi le 25 janvier.
Certains affirment également qu’il est le responsable d’un influent forum politique baptisé le Khaled Said Group, en mémoire d’un célèbre blogueur battu à mort par la police en juin dernier. C’est cette dernière fonction supposée qui aurait plus particulièrement provoqué l’ire des autorités egyptiennes.
Wael Ghonim n’est pas le seul utilisateur de médias sociaux à avoir disparu lors des différentes manifestations en Egypte. "Depuis le 25 janvier, nous en avons dénombré 25 qui ont disparu", explique Samer Karam. Il s’agit essentiellement de simples utilisateurs de Twitter ou de Facebook. Une vingtaine d’entre eux, dont une partie a eu des problèmes avec les autorités, ont déjà été retrouvés.