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Ces banques que le G20 ne veut pas voir couler

Selon "The Financial Times", le G20, qui doit se réunir les 11 et 12 novembre à Séoul, en Corée du Sud, préparerait une liste de 20 banques à sauver à tout prix de la faillite.

Sans elles l’économie mondiale ne pourrait pas fonctionner. C’est en tout cas ce qu’estime le G20, qui a décidé d’établir lors de son prochain sommet à Séoul, en Corée du Sud, une liste des 20 banques qu’il faut sauver à tout prix, révèle le quotidien britannique "The Financial Times".

Les banques "too big too fail"

Voici la liste des banques parmi lesquelles le G20  va choisir ses 20 "super banques" (source : "The Financial Times") :

États-Unis (5) : Bank of America-Merrill Lynch, Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley.

Royaume-Unie (4) : Barclays, HSBC, Royal Bank of Scotland, Standard Chartered.

Japon (4) : Mitsubishi UFJ, Mizuho, Nomura, Sumitomo Mitsui.

France (2) : Société générale, BNP-Paribas.

Espagne (2) : Santander, BBVA.

Suisse (2) : Crédit suisse, UBS.

Italie (2) : Intesa Sanpaolo, UniCredit.

Allemagne (1) : Deutsche Bank.

Pays-Bas (1) : ING

Les principales puissances mondiales formalisent ainsi un état de fait qui s’est imposé au plus fort de la crise financière : le sauvetage en catastrophe de bon nombre de banques "too big to fail" ("trop importantes pour couler").

Cette liste consacre une sorte d’élite au sein du système bancaire international. Deux françaises (la Société générale et BNP) y côtoient des américaines, britanniques, japonaises, espagnoles, suisses, canadiennes, allemandes et hollandaises. Selon "The Financial Times", ce top 20 n'a pas encore été définitivement arrêté.

Hors de question donc pour le G20 que ce gratin de la finance fasse faillite. "Cela peut paraître étonnant qu’on élève ces banques à un tel statut alors qu’on a pensé à mettre la Grèce en cessation de paiement, mais il s’agit simplement de prendre en compte une réalité", explique Laurence Scialom, professeur à l’université Paris-Ouest, spécialisée dans le système bancaire. Selon elle, il faudrait même y inclure plus de noms et pas seulement des banques.

Double tranchant

L’insigne honneur que représente l’appartenance à ce club très fermé pourrait pourtant s’avérer périlleux puisque les banques qui s’y retrouveront seront soumises à des responsabilités accrues. "Jusqu’à présent, on renflouait ces banques et elles n’avaient aucun compte à rendre en retour, ça va changer maintenant", estime Laurence Scialom. Reste à savoir quelles seront ces fameuses nouvelles responsabilités. Elles seraient actuellement en discussion. Laurence Scialom pense qu’une "augmentation des fonds propres" devrait faire partie du paquet cadeau.

Une perspective qui ne doit pas plaire à ces banques, qui avaient déjà grincé des dents après les accords dits de Bâle III (réforme du secteur bancaire européen), en septembre dernier. "C’est sûr qu’elles vont reprendre leurs activités de lobbying, arguant du fait qu’en les obligeant à augmenter leurs fonds propres elles vont prêter moins d’argent", pronostique Laurence Scialom.

Reste surtout que les institutions qui ne figurent pas sur la liste peuvent également se plaindre. Cette initiative du G20 dessine les contours d’un système bancaire à deux vitesses. "Il y a un vrai risque que le consommateur se sente plus rassuré par une banque qui est officiellement protégée contre tout risque de faillite", conclut Laurence Scialom.