Les combats entre l'armée mauritanienne et Al-Qaïda au Maghreb islamique, dans le nord du Mali, ont fait 12 morts dans les rangs des insurgés. Paris affirme que l'offensive lancée par Nouakchott est indépendante de l'enlèvement des employés d'Areva.
REUTERS - Douze membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont été tués par l'armée mauritanienne lors de combats aux confins de la frontière malienne, a annoncé samedi le ministère de la Défense à Nouakchott qui fait état de six morts dans son camp.
Ces affrontements marquent une escalade de la violence dans la bande sahélo-saharienne où opère cette "franchise" d'Al Qaïda soupçonnée d'être responsable de l'enlèvement, jeudi, de sept étrangers, dont cinq Français, travaillant sur la mine d'uranium
d'Arlit, dans le nord-ouest du Niger.
"(L'armée) a repéré un groupe de terroristes à bord devéhicules armés qui se dirigeaient vers la frontière de notre pays frère, le Mali, avec l'intention évidente d'attaquer nos positions", a précisé le ministère mauritanien dans un communiqué.
Il a indiqué que 12 membres d'AQMI avaient été tués lors des affrontements qui ont suivi. Six militaires mauritaniens ont également péri lors des combats, qui ont éclaté vendredi et se sont poursuivis jusqu'à samedi matin.
"L'opération a été lancée parce que l'occasion s'est présentée. Elle n'a pas été préparée à l'avance", a déclaré à Nouakchott une source proche des services de sécurité familière
du dossier.
AQMI, issue du GSPC algérien, est soupçonné dans l'enlèvement de sept étrangers au Niger mais deux sources proches des services de sécurité dans la région ont déclaré
qu'il n'y avait pas de lien entre ce rapt et ces combats.
"Zone rouge"
"Cette action est indépendante de l'enlèvement des employés d'Areva. Il n'y a pas de force française sur le terrain" de cette opération, a souligné à Paris un porte-parole du Quai d'Orsay, qui a ajouté ne disposer d'aucune revendication de l'enlèvement.
Selon une source proche de l'armée nigérienne vendredi, les sept otages d'Arlit auraient, croit-on, été transférés au Mali.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré vendredi que Paris soupçonnait AQMI d'être l'auteur des enlèvements.
Les otages sont des employés du groupe nucléaire français Areva et de Sogea-Satom, filiale BTP pour l'Afrique du groupe Vinci.
AQMI avait enlevé fin avril l'humanitaire français Michel Germaneau au Niger avant d'annoncer sa mort fin juillet dans le Sahel.
La France a commencé vendredi l'évacuation de ses quelques dizaines de ressortissants présents dans la "zone rouge" du Sahel, à cheval entre le Niger, le Mali et la Mauritanie, où sont susceptibles d'opérer les activistes islamistes.
Areva emploie 2.500 personnes, en grande majorité des Nigériens, dans trois gisements miniers. Le Niger espère devenir le deuxième producteur mondial d'uranium au monde quand la mine d'Imouraren, à 200 km au nord-ouest d'Agadez, commencera à être exploitée en 2013 ou 2014.