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"Ce n'est pas notre travail de fournir le contexte"

Dans l’émission le Débat de France 24, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, répond aux critiques de ceux qui jugent irresponsable sa décision de publier les plus de 92 000 documents secrets sur la guerre en Afghanistan.

L’impact réel du grand coup de WikiLeaks ne peut pas encore être mesuré. Les quelque 92 000 documents révélés dimanche sont en train d’être épluchés par les spécialistes. En revanche, la décision de publier ces rapports secrets, l’une des plus grandes fuites de l’histoire de l’armée américaine, met WikiLeaks et son fondateur, Julian Assange, au centre d’une vive polémique.

Dans un éditorial publié dans le "New York Times" lundi, Andrew Exum, chercheur au Centre pour la nouvelle sécurité américaine, un institut basé à Washington, juge irresponsable ce grand déballage. Pour lui, Julian Assange a eu une attitude "destructrice" avec "peu de considération morale." Il s’agit, selon ce spécialiste de la sécurité, d’un mélange dangereux entre " journalisme et activisme".

"Une montagne de données brutes"

Pour Julian Assange, invité du Débat de France 24 en anglais, c’est une critique classique. "C’est un procédé éculé pour détourner l’attention du message en attaquant le messager", estime l’ancien hacker australien.

D’autres ne comprennent pas l’intérêt de publier ces informations sans contexte. "En tant que tel, ces données ne représentent pas une information, juste une montagne de données brutes à analyser", estime ainsi Julian Howard, professeur à l’université américaine de Yale à New Haven, dans le Connecticut.

Une critique que Julian Assange balaie du revers de la main. "C’est votre travail de journaliste d’apporter le contexte", affirme-t-il sur France 24. Pour lui, WikiLeaks se doit uniquement d’apporter l’information au public. "Vous pouvez critiquer la démarche ou vous mettre au travail et analyser les données. Je vous suggère de faire votre travail", conclut-il.