logo

Grève des fonctionnaires contre le plan d'austérité du gouvernement

Selon les principaux syndicats, sur les 3 millions d'employés que compte la fonction publique, 75 % ont fait grève ce mardi afin de protester contre le plan d'austérité du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero.

REUTERS - Les trois quarts des employés du secteur public ont fait grève mardi en Espagne pour protester contre le plan d'austérité gouvernemental destiné à réduire les déficits publics et à sortir le pays de la récession, a-t-on annoncé de source syndicale.

Ce plan, qui entraîne des réductions de salaires de 5% en moyenne dans la fonction publique cette année et un gel des augmentations en 2011, vise à réduire en 2010 le déficit budgétaire à 9,3% du Produit intérieur brut (PIB), contre 11,2% en 2009, puis à 6% en 2011.

Les deux principales organisations syndicales, les Commissions ouvrières (CCOO) et l'Union générale du travail (UGT), font état de 75% de grévistes parmi les 2,3 millions de fonctionnaires et employés des entreprises publiques.

Les autorités, pour leur part, parlent de 11% de grévistes dans les administrations et services publics dépendant du gouvernement central, ce qui ne tient pas compte des administrations régionales.

Aucune perturbation majeure n'était signalée dans de nombreux hôpitaux, services publics ou établissements d'enseignement. Les rues de Madrid étaient aussi animées que d'habitude. Un rassemblement a été organisé dans la matinée devant le ministère de l'Economie et un défilé était prévu dans le centre de la capitale à partir de 18h30 (16h30 GMT).

VERS UNE GREVE GENERALE ?

Un salarié espagnol sur cinq travaille dans le secteur public.

De l'ampleur de cette journée de protestation dépendra l'organisation éventuelle d'une grève générale.

Parallèlement au plan d'austérité, le gouvernement a annoncé son intention d'imposer son propre projet de réforme du code du travail faute de consensus entre patronat et syndicats.

Avant de l'examiner le 16 juin en conseil des ministres, il le présentera mercredi aux partenaires sociaux.

Réunis vendredi dernier, les syndicats ont réitéré leur rejet du plan d'austérité, jugé "injuste, déséquilibré et mauvais pour l'économie, ainsi que de ce qui a filtré de la réforme du code du travail" qui vise à assouplir les conditions d'embauche et de licenciement.

Selon la presse de vendredi, le projet du gouvernement prévoit de limiter l'indemnité de licenciement à 20 jours de salaire par année d'ancienneté, contre 45 jours aux termes de la législation actuelle.

Le parti nationaliste catalan CiU, dont l'appoint aux Cortes est indispensable au gouvernement socialiste minoritaire de José Luis Zapatero, a mis en garde ce dernier contre la tentation de considérer son soutien comme acquis.

Le 27 mai, Zapatero a fait adopter son plan d'austérité d'extrême justesse - à une voix de majorité - à la suite de l'abstention du parti nationaliste catalan.