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Plus de 600 activistes de la flottille pro-palestinienne retenus en Israël

Une cinquantaine de militants, dont un Français, ont accepté d'être rapatriés dans leur pays d'origine alors que 600 autres activistes sont toujours retenus en Israël. L'ONU réclame une enquête "rapide et impartiale" sur le raid israélien.

Au lendemain de l'assaut israélien contre la flottille internationale faisant route vers Gaza, la communauté internationale s'inquiète du sort des plus de 600 activistes retenus en Israël, alors que le Conseil de sécurité des Nations unies réclame une enquête "rapide et crédible" sur l'opération.
Depuis l'assaut lancé tôt lundi matin, Israël a bloqué l'essentiel des moyens de communication des passagers des six navires, empêchant tout récit de première main sur le déroulement précis de l'opération. Des premiers témoignages ont néanmoins pu être recueillis mardi matin. Sur les quelque 700 militants qui ont participé au convoi, une cinquantaine de personnes ont en effet accepté d'être rapatriées volontairement et les premiers activistes sont rentrés chez eux.
Les manifestations contre Israël dans le monde
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Selon le bilan de l'armée israélienne, neuf militants ont été tués et sept soldats blessés lors de l'assaut mené sur le ferry turc Mavi Marmara, à 4h30 lundi matin, dans les eaux internationales au large de Gaza.

Selon la radio militaire israélienne, huit Français sont retenus dans un centre de rétention israélien, a déclaré mardi midi le président français Nicolas Sarkozy. Il a précisé qu'une procédure était en cours pour qu'ils quittent le pays. Un autre Français, qui a également participé au convoi, a été expulsé et est arrivé à Paris en milieu de journée. "L'agression, ce n'est pas nous qui l'avons cherchée, nous avons été agressés", a-t-il affirmé depuis l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.
"Nous n'avons pas résisté du tout"
Six Grecs sont également arrivés à Athènes mardi matin. "Nous avons vu les Israéliens saisir devant nous le ferry turc", raconte aux médias grecs Mihalis Grigoropoulos, depuis l'aéroport d'Athènes. L'homme était à la barre de l'un des six bateaux de la flottille internationale. "Nous avons entendu des coups de feu, explique-t-il. Nous n'avons pas résisté du tout. Que pouvions-nous faire face aux commandos qui ont grimpé à bord ? Des passagers ont simplement essayé d'empêcher les Israéliens de monter sur le pont en formant des chaînes humaines. Ils se sont fait tirer dessus avec des balles en plastique. Nous avons été maltraités après notre arrestation. On ne nous a pas laissé utiliser les toilettes, on ne nous a donné ni à manger ni à boire. On nous a pris toutes nos vidéos, malgré les conventions internationales."
Issan Antar, un caméraman d'Al-Jazeera de nationalité belge qui se trouvait sur le Mavi Marmara, explique quant à lui, lors de son arrivée à Bruxelles, que "les Israéliens étaient armés jusqu’aux dents, personne n’a utilisé d’armes blanches contre eux". "Ils m’ont délesté de toutes mes cassettes vidéo et nous ont demandé de quitter le pays avec seulement nos vêtements et notre passeport. L’attaque israélienne nous a pris par surprise. Nous étions dans les eaux internationales."
Israël accuse les militants d'avoir "déclenché les violences" en utilisant des barres de fer et des couteaux à l'encontre de ses soldats. Les forces de défense israéliennes ont diffusé une vidéo de l'assaut, montrant des activistes attaquer des soldats. Les organisateurs du convoi affirment quant à eux que les commandos israéliens ont ouvert le feu sans justification.
Un "massacre sanglant", selon Erdogan
La Turquie, qui avait le plus important contingent de militants à bord, a envoyé en Israël trois avions pour rapatrier vingt de ses ressortissants blessés lors du raid. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé mardi Israël d'avoir commis un "massacre sanglant", dans un discours devant le groupe parlementaire de son parti, l'AKP. Il a déclaré que l'Etat hébreu devait "absolument être puni".
A New York, après plus de dix heures de négociations à huis clos, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, mardi matin, une déclaration formelle non contraignante dans laquelle il réclame une enquête "rapide, impartiale, crédible et transparente". Il demande également la libération immédiate des navires et des militants détenus par Israël. Selon des diplomates, les discussions se sont éternisées en raison d'un désaccord entre la Turquie et les Etats-Unis, traditionnels protecteurs d'Israël à l'ONU.
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU tiendra, lui, une réunion d'urgence ce mardi après-midi à Genève, à l'appel de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique. Les pays de l'Otan tiendront également une réunion spéciale, à la demande de la Turquie.
Les responsables de la "Flottille de la liberté" ont annoncé qu'une nouvelle tentative pour rompre le blocus imposé à Gaza par Israël serait lancée dans plusieurs jours. Deux bateaux devraient à nouveau faire route vers Gaza. "L'un des bateaux est au large de l'Italie en ce moment et un autre est encore en réparation", a indiqué Greta Berlin, porte-parole du Mouvement Gaza libre. Israël a répété, mardi, qu'il empêcherait tout bateau humanitaire d'entrer dans les eaux de Gaza, sous blocus depuis 2007.

Compte tenu de la violence de certains propos publiés sur le site après l'attaque de la flottille d'aide internationale qui se rendait à Gaza, France 24 a décidé de provisoirement désactiver la fonction "commentaires" sur les pages traitant de ce sujet.