
En visite en Chine, la secrétaire d'État américaine s'est rendue ce samedi à l'exposition universelle de Shanghaï, avant des entretiens politiques prévus demain à Pékin. Elle abordera avec les autorités le dossier nord-coréen.
AFP - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton est arrivée en Chine vendredi, après une escale à Tokyo où elle a exigé que la Corée du Nord mette fin à ses "provocations", au premier jour d'une tournée en Asie dominée par le naufrage récent d'une corvette sud-coréenne.
A l'issue de ses entretiens avec son homologue japonais Katsuya Okada, elle a jugé "important d'envoyer à la Corée du Nord le message clair que des actes de provocation ont des conséquences".
Mme Clinton a déclaré qu'elle s'apprêtait à avoir d'intenses consultations avec les dirigeants chinois --alliés du régime nord-coréen-- lors de sa visite à Pékin.
"Nous sommes convenus que la Corée du Nord devait cesser son comportement provocateur, sa politique de menaces et de belligérance à l'égard de ses voisins et qu'elle devait prendre des mesures irréversibles pour remplir ses engagements à dénucléariser et pour respecter le droit international", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse avec M. Okada.
Jeudi, une commission d'enquête internationale a conclu qu'une torpille nord-coréenne avait coulé la corvette sud-coréenne Cheonan, le 26 mars, tuant 46 morts marins.
"Nous ne pouvons pas laisser cette attaque rester sans réponse de la communauté internationale (et) nous allons décider des meilleures options pour la suite", a dit Mme Clinton, jugeant "prématuré d'annoncer ces options sans consulter les Etats de la région".
"Nous allons adresser à la Corée du Nord un message clair et sans équivoque", a-t-elle promis.
De source américaine, on pense que les "réponses" pourraient être présentées mercredi à Séoul. D'après les médias sud-coréens, la Corée du Sud et les Etats-Unis pourraient notamment annoncer des manoeuvres conjointes en Mer Jaune, là où le navire militaire a coulé.
Les conclusions de la commission d'enquête ont été catégoriquement rejetées par Pyongyang et accueillies avec froideur par Pékin, qui a réclamé davantage de preuves avant de condamner son voisin.
Evoquant les relations entre Tokyo et Washington, perturbées depuis quelques mois par un différend sur l'avenir d'une base militaire américaine, M. Okada a relevé que "l'importance de l'alliance nippo-américaine était renforcée par le naufrage qui montre l'instabilité dans la région d'Asie orientale".
Mme Clinton a confirmé que cette alliance, qui fête cette année ses 50 ans, était "la pierre angulaire de la stabilité et du progrès" dans la région.
Lors de son entretien avec la responsable américaine, le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama s'est engagé à "oeuvrer pour faire encore progresser" cette alliance.
"Avec le naufrage du navire sud-coréen et le problème nucléaire iranien, il est d'autant plus important de renforcer les liens entre le Japon et les Etats-Unis", a-t-il dit.
A Pékin, Mme Clinton participera, lundi et mardi, au "dialogue stratégique et économique" sino-américain, une innovation reflétant l'importance attachée par l'administration Obama à la relation avec la Chine.
"Peu de problèmes mondiaux peuvent être résolus par les seuls Etats-Unis et Chine", a-t-elle déclaré au quotidien officiel chinois Global Times vendredi, "mais peu peuvent être résolus sans les Etats-Unis et la Chine ensemble".
Mme Clinton et le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, se partageant la tête d'une délégation de près de 200 personnes, comptent discuter pendant deux jours de tous les sujets d'intérêt commun, de l'économie au nucléaire iranien, en passant par l'Afghanistan et le Pakistan, le climat ou l'énergie.
Auparavant, elle visitera samedi le pavillon américain de l'Exposition universelle de Shanghai où elle est arrivée vendredi en soirée.
La Chine est la deuxième étape de la tournée de Mme Clinton d'une semaine en Asie qui s'achèvera en Corée du Sud.