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Le combat des viticulteurs pour reconquérir des parts de marché

La France reste le plus grand producteur de vin au monde mais le secteur viticole est en crise. Certains viticulteurs français tentent de reconquérir des parts de marché, face aux "vins du nouveau monde", produits en Argentine ou en Australie.

Dans les vignobles bordelais, le feuillage commence à apparaître sur les pieds de vigne. A croire que c’est la période la plus calme de l’année pour les viticulteurs. En fait, c’est précisément le moment de l’année le plus important pour eux.


Derrière le célèbre Château de Malleret, dans le Médoc, dans des écuries aménagées, se tient une assemblée de centaines de négociants et courtiers en vins parmi les plus importants au monde. Ils dégustent le cru 2009, 18 mois avant sa commercialisation.

 "Le système de Bordeaux est basé sur le principe de la vente avant la livraison du vin au primeur. Donc une année comme 2009 est très importante parce qu’elle va permettre aux châteaux de commercialiser leur vin dans les deux mois à venir avant la livraison qui, elle, interviendra dans les 18 mois", assure Thierry Gardinier, président des producteurs de Médoc.

Après de pâles années, les experts semblent a priori apprécier ce qu’ils dégustent. Cela signifie que les prix vont augmenter. Michael Osborn, plus grand importateur de vin pour les États-Unis explique : "Le millésime est très bien. Je note que plusieurs châteaux sont de bonne qualité. C’est exceptionnel dans l’ensemble", s’enthousiasme-t-il.

Comme d’autres régions viticoles françaises, le Bordeaux a perdu des parts de marché au profit de nouvelles régions productrices. Beaucoup de producteurs proposaient du vin de moyenne qualité. Aujourd’hui, environ 15% d’entre eux ont reçu des primes pour arracher leurs vignes, permettant ainsi au secteur de se concentrer sur une qualité plus constante.

Bruno Von der Heyden est producteur de Médoc. "Oui, ça change, car nous avons quand même arraché beaucoup de terre de Bordeaux, beaucoup de vignobles : 20 000 hectares. Et aujourd’hui ça se ressent dans la qualité. Surtout avec un millésime comme 2009. Je pense qu’à terme, l’effort que nous avons entrepris sera récompensé par une meilleure qualité".

La présence de nombreux importateurs asiatiques est une bonne nouvelle pour le Bordelais. À cause de la valeur de l’euro, il revenait très cher de vendre du vin français hors d’Europe. 
Cette année, avec la chute de cette monnaie, les vins français sont redevenus compétitifs. 
Paradoxalement, il n’y a qu’un marché que les viticulteurs français n’ont pas reconquis, c’est le leur ! En France, la consommation de vin a baissé de moitié depuis les années 80...

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