AFP - Un prix de 201 dollars les 1.000 m3 pour le gaz russe livré à l'Ukraine serait raisonnable contre 250 dollars exigés par le géant russe Gazprom, ont déclaré le président ukrainien Viktor Iouchtchenko et le Premier ministre Ioulia Timochenko dans un communiqué conjoint cité par Interfax.

"Selon nos calculs basés sur un mémorandum (ukraino-russe signé en octobre 2008, ndlr), le prix du gaz russe pour l'Ukraine début 2009 doit atteindre 201 dollars les 1000 m3" contre 179,5 dollars actuellement, ont déclaré les dirigeants ukrainiens dans leur communiqué cité par Interfax.

Parallèlement, le tarif du transit du gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine doit être augmenté à au moins "2 dollars pour 1000 m3 sur 100 kilomètres" contre 1,7 dollar actuellement, ont-ils fait valoir.

L'Ukraine a remis une note à l'ambassade russe à Kiev appelant Moscou à "reprendre immédiatement" les négociations, avec la participation de représentants européens, afin de régler la crise gazière opposant les deux pays, a annoncé mercredi à l'AFP la présidence ukrainienne.

"La note contient la proposition de reprendre immédiatement les négociations et suggère d'y inviter des représentants de la Commission européenne" pour conclure un nouvel accord gazier, a déclaré à l'AFP le représentant de la présidence pour la sécurité énergétique, Bogdan Sokolovski.

"La partie ukrainienne propose de maintenir jusqu'à la signature de ce document les mêmes volumes des fournitures et du transit que ceux qui ont existé jusqu'à présent" et de fixer leurs conditions et notamment leur prix au moment de la conclusion du nouveau contrat, a-t-il précisé.

"Nous sommes prêts à entamer un nouveau tour de négociations dans les jours, voir les heures qui viennent", a encore fait valoir M. Sokolovski, ajoutant que la note a été remise sur l'initiative du président ukrainien Viktor Iouchtchenko.

Moscou et Kiev ne sont pas parvenus à un accord dans la crise gazière qui les oppose. Faute de nouveau contrat, la Russie va cesser ses livraisons de gaz à l'Ukraine à partir de 07H00 GMT, faisant craindre des perturbations dans l'approvisionnement de l'Europe.

Lors de la précédente crise gazière russo-ukrainienne, en janvier 2006, les exportations vers l'Europe avaient été affectées et Moscou avait accusé Kiev de voler le gaz transitant par son territoire.

Kiev a plusieurs fois assuré ces derniers jours qu'elle ne siphonnerait pas le gaz destiné aux Européens, alors que 80% des livraisons gazières russes à l'Europe transitent par l'Ukraine.