
Selon les derniers chiffres, le PS devance l'UMP lors du premier tour, avec 29,5% des voix contre 26,2%. Le FN devrait se maintenir dans une dizaine de régions. L'abstention atteint un niveau record : plus d'un Français sur deux n'est pas allé voté.
Le Parti socialiste (PS) a nettement devancé l’UMP à l’issue du premier tour des élections régionales, selon les résultats nationaux définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur.
Le PS a recueilli 29,48 % des suffrages, contre 26,18 % à l'UMP. Le parti Europe Écologie est crédité de 12,46 %, le Front national (FN) de 11,74 % . Le MoDem de François Bayrou obtiendrait 4,3 %. Le Nouveau parti capitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot n'obtient que 2,5 % des suffrages, devancé par le Front de gauche, à 6 %.
Au total, la gauche parlementaire obtiendrait 50,5 % des suffrages, la droite parlementaire 27,2 %. "L’UMP est à un niveau historiquement bas. En 2004, elle était à 36 %, aujourd’hui elle serait à 27 % ou 28 %. Les candidats de la majorité parlementaire ont souffert de l’abstention, analyse Frédéric Micheau, directeur-adjoint de l’institut de sondages Ifop sur FRANCE 24. L'une des clés du second tour sera de parvenir à remobiliser cet électorat. Il y aussi des électeurs déçus par Nicolas Sarkozy qui ont préféré apporter leur voix au FN."
"Le PS ne peut pas triompher non plus"
L'abstention s'élève à 53,5 %, ce qui fait dire au Premier ministre François Fillon, qui s'exprimait depuis l'Hôtel de Matignon, que "la faible participation ne permet pas de tirer des enjeux nationaux de ce scrutin". Celui-ci estime que "rien n'est joué pour le second tour" et appelle à la "mobilisation des électeurs de la majorité présidentielle". "Ce n’est pas un vote sanction. Quand on veut sanctionner, on se déplace", souligne Éric Besson, ministre de l’Immigration, interrogé par FRANCE 24.
{{ scope.legend }}
© {{ scope.credits }}Première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry se réjouit de voir sa formation "à un de ses plus hauts niveaux historiques". Elle a appelé à "amplifier" le vote au second tour pour "faire gagner l'espoir". Sur FRANCE 24, Laurianne Deniaud, présidente des Jeunes socialistes, salue, elle, "une large avance de la gauche, et pas seulement du PS. Malgré le faible taux de participation, les Français ont souhaité adresser leur reconnaissance aux excellents bilans des régions de gauche et un autre message pour sanctionner le gouvernement."
Face à la percée de la gauche, l’UMP doit "reprendre [ses] fondamentaux", estime la député européenne Rachida Dati, qui a l’impression que les électeurs "se sentent abandonnés". Interrogée par FRANCE 24, Chantal Brunel, députée UMP de Seine-et-Marne, reconnaît qu’"avec moins d’un électeur sur deux aux urnes, c’est un score décevant. Mais, poursuit-elle, le PS ne peut pas triompher non plus. Nous avons de grandes réserves de voix pour le second tour."
De son côté, le rassemblement Europe Écologie "consolide [s]es résultats des dernières élections européennes", affirme Eva Joly, député européenne interrogée sur FRANCE 24. Noël Mamère renchérit : "Europe Écologie est installé durablement dans le paysage politique français", rapporte notre envoyée spéciale au siège du rassemblement écologiste, Aude Racine.
Royal et Frêche en tête, bons scores du FN
S'il est encore trop tôt pour dire si la gauche réussira à réaliser un grand chelem dimanche prochain, l'objectif paraît néanmoins envisageable. Sur les 26 régions françaises, seules lui manquent, pour l'heure, l'Alsace et la Corse.
En Poitou-Charentes, Ségolène Royal réalise un bon score, recueillant plus de 39 % des voix. Dans un discours, l’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle s’en est pris directement au président de la République, évoquant notamment une "sanction sévère contre la politique de la droite, le système Sarkozy qui épuise les Français".
En Languedoc-Roussillon, la socialiste Hélène Mandroux est éliminée (7 %), tout comme le Vert Jean-Louis Roumégas : l'ex-socialiste Georges Frêche est en passe d'être réélu, avec plus de 35 % des suffrages au premier tour.
Le Front national semble en mesure de se maintenir dans une dizaine de régions. En Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), le leader du FN, Jean-Marie Le Pen, recueille 20 % des voix. Dans le Nord-Pas-de-Calais, sa fille Marine rassemble plus de 19 % des suffrages. "Annoncé comme vaincu, mort, enterré", le Front national "a montré qu’il était toujours une force nationale, probablement de plus en plus grande", a déclaré Jean-Marie Le Pen.
Le président du parti d'extrême droite a brandi sur le plateau de TF1 un exemplaire de l'affiche "Non à l’islamisme" qui a été interdite par le tribunal de grande instance de Marseille la semaine passée.
L'enjeu du scrutin est la désignation des 1 880 élus qui siégeront dans les 26 conseils régionaux français. Pourront concourir au second tour, le 21 mars, les listes ayant recueilli au moins 10 % des voix lors du premier. Celles qui ont obtenu entre 5 % et 10 % ont jusqu'à 18h mardi pour fusionner avec l'une des listes qualifiées.