
Après le rejet d'une trêve par le cabinet de sécurité israélien, le ministre de la Défense, Ehud Barak, a affirmé qu'Israël allait poursuivre ses opérations à Gaza "jusqu'à ce que les objectifs fixés soient atteints".
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Au cinquième jour de l’offensive israélienne sur la bande de Gaza, Israël a pour le moment rejeté la possibilité d'une trêve en dépit des appels pressants de la communauté internationale.
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a en outre déclaré qu'Israël était "déterminé à élargir et approfondir l'opération jusqu'à ce que les objectifs fixés soient atteints".
A l’issue d’une réunion de cinq heures, le cabinet israélien de sécurité, qui s’est réuni ce mercredi à Tel Aviv, a rejeté l’idée dune trêve à Gaza avec le Hamas estimant que les conditions ne sont, pour l’heure, pas réunies. "Si les conditions mûrissent, et nous pensons qu'il peut y avoir une solution diplomatique qui garantisse une meilleure sécurité dans le Sud (israélien), nous l'examinerons. Mais pour l'heure, ce n'est pas le cas", a déclaré un proche du Premier ministre israélien Ehud Olmert à Reuters.
Le cabinet de sécurité, réuni pour étudier une série de propositions appelant à la trêve émise par la communauté internationale, a notamment jugé peu réaliste la proposition française d’un cessez-le feu de 48 heures pour des raisons humanitaires, estimant qu’elle ne garantissait pas l’arrêt des tirs de roquettes palestiniennes. Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, avait avancé cette idée à l’issue d’une réunion, mardi soir à Paris, avec ses homologues de l’Union européenne (UE).
"La trêve n’a pas été rejetée", commente le porte-parole parole du ministère israélien des Affaires étrangères Ygal Palmor sur FRANCE 24. "Pour qu’un plan de trêve soit réalisable, il faut qu’il contienne certaines garanties. Pour cela, il faut encore travailler. Nous cherchons de véritables garanties pour obtenir la sécurité dans le sud du pays."
Un autre responsable israélien a suggéré que la France pourrait proposer des amendements à son plan de trêve. Tzipi Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères, doit être reçue jeudi 1er janvier 2009, à Paris par Nicolas Sarkozy. Le président français pourrait profiter de sa venue au Liban le 6 janvier pour se rendre en Israël.
Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a notamment appelé les Palestiniens à tenir "immédiatement" une réunion de réconciliation à l'ouverture ce mercredi d'une réunion extraordinaire des chefs de la diplomatie arabes. Par ailleurs, le président palestinien Mahmoud Abbas va demander au Conseil de sécurité des Nations unies d'adopter une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
Beersheva, touchée par des roquettes pour la première fois
A Gaza, une accalmie précaire a été constatée ce mercredi à l’aube. Selon Radjaa Abou Daga, correspondant de FRANCE 24 à Gaza (un des rares journalistes présent dans cette zone), "les attaques ont cessé dans la ville de Gaza, mais pas au nord et au sud de la bande de Gaza". Depuis samedi, le bilan des bombardements côté palestinien s'élève à 384 morts et plus de 800 blessés, selon des sources médicales. L'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens dénombre au moins 62 civils figurent parmi les tués.
Deux roquettes de longue portée tirées par des groupes palestiniens ont atteint la région de Beersheva, la capitale du sud d'Israël, sans faire de blessés. C’est la première fois que cette ville, située à une quarantaine de kilomètres de la bande de Gaza, est visée. "On vient d’assister à un tir de roquette Qassam juste derrière nous", raconte Lucas Menget, envoyé spécial FRANCE 24 situé mercredi matin au point de passage d’Erez, dans le Sud d’Israël. "C’est dire si le Hamas a encore quelques ressources."
La bande de Gaza fermée aux journalistes
Lucas Menget précise que la bande de Gaza reste fermée aux journalistes depuis le début de l’offensive. "On peut parler de stratégie militaire car les journalistes internationaux sont uniquement témoins des tirs de roquettes palestiniennes et ne voient rien de ce qui se passe dans Gaza", explique-t-il.
2 500 réservistes supplémentaires ont été appelés. (Crédit AFP) |
Au moins un Palestinien, médecin de profession, a été tué dans de nouveaux raids aériens et tirs de la marine israélienne qui ont touché des bâtiments ministériels et une maison dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la ville de Gaza.
Par ailleurs, la possibilité d’une attaque terrestre n’est toujours pas écartée. Le ministre de la Défense avait obtenu le feu vert à la mobilisation d'un nouveau contingent de 2 500 réservistes. "Si un cessez-le-feu est accepté, il mettra plusieurs jours à entrer en application, estime Marc de Chalvron, correspondant FRANCE 24 à Jérusalem. Cela laisserait encore la possibilité à l’armée israélienne de faire des incursions terrestres, même brèves."
L'offensive israélienne intervient à six semaines des élections législatives du 10 février, pour lesquelles le Likoud de l'ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou est donné favori par les sondages.
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