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26 janvier : Course folle à Port-au-Prince

Faire de la moto les cheveux au vent à un délicieux goût d'interdit, qui se transforme assez rapidement en peur panique...

La nouvelle fait vite le tour, quelqu'un aurait été repéré vivant sous des décombres, rue Macajou, dans l'une des zones les plus dévastées de Port-au-Prince. Emmanuel Saint-Martin attrape sa caméra, me propose de partir avec lui.

La nuit tombe, la pluie aussi. Emmanuel embauche illico deux motards, qui nous emmènent sur les lieux. Faire de la moto les cheveux aux vents à un délicieux goût d'interdit, qui se transforme assez rapidement en peur panique. Les mains crispées sur le porte bagage, on fonce dans les rues de la capitale.

Descente aux enfers. On manque de peu un 4x4 de l'ONU, hop, un nid de poule, je rebondis un peu trop haut à mon goût - sur la selle de l'engin diabolique, on fonce sur un groupe d'enfants en klaxonnant. Une course folle dans Port-au-Prince dévasté, by night, la lueur des phares. Les rues en sont encore plus apocalyptiques. Emmanuel évoque Stalingrad, à moi, ça me fait penser aux images de Sarajevo en ruine.

Finalement, la rue Macajou est déserte. Noire et déserte. Fausse alerte, sous les décombres, personnes na été repéré. Nos chauffeurs sempressent de déguerpir, le quartier est dangereux, surtout la nuit.