
Accusé de vouloir truquer l'élection en cas de défaite, le chef de l'État lance un appel pour que le scrutin se déroule dans le calme. Pour la première fois depuis 37 ans, les Sri-Lankais éliront leur président dans un pays en paix, mardi.
AFP - Le président du Sri Lanka, Mahinda Rajapakse, a appelé lundi à un vote "calme" à la veille de l'élection présidentielle au cours de laquelle il doit affronter son ancien chef des armées, dans un contexte où l'opposition l'accuse de préparer un coup d'Etat en cas de défaite.
Il s'agit de la première élection en temps de paix après 37 ans de conflit entre l'Etat et la rébellion séparatiste des Tigres tamouls.
"Le gouvernement du Sri Lanka appelle à une élection calme et s'engage à prendre toutes les mesures nécessaires pour y parvenir", a déclaré le cabinet du président dans un communiqué.
Environ 68.000 policiers et 250.000 fonctionnaires de l'administration vont superviser le scrutin qui promet d'être serré selon les observateurs.
Dans les derniers jours de la campagne électorale, le camp de l'ex-général Sarath Fonseka et celui du gouvernement se sont mutuellement accusé d'intentions malveillantes dans un climat tendu, laissant entrevoir la perspective d'une contestation des résultats.
L'organisme privé de surveillance de la violence en période électorale (CMEV) a déclaré, dans un rapport, avoir constaté de sérieux manquements dans le processus électoral, estimant que la commission indépendante des élections avait perdu son autorité.
Le niveau de la violence est pire que lors du précédent scrutin présidentiel en 2005, estime le CMEV qui juge cependant qu'une participation massive des 14,08 millions d'électeurs pourrait garantir un résultat sorti des urnes reflétant la volonté du peuple.
L'opposition accuse le gouvernement de vouloir truquer les résultats et de faire preuve de violence pour intimider les électeurs. Dimanche, elle a aussi affirmé que l'armée, la télévision d'Etat et la police avaient été préparées à un coup d'Etat pour maintenir M. Rajapakse au pouvoir.
Le ministre des Affaires étrangères Rohitha Bogollagama a pour sa part évoqué lundi la préoccupation du gouvernement concernant les déserteurs de l'armée qui auraient rejoint l'opposition.