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Un roman inédit de Gabriel Garcia Marquez publié dix ans après sa mort par ses fils
Les fils de Gabriel Garcia Marquez ont décidé de publier un roman "dispersé" mais "complet" du célèbre auteur colombien disparu il y a dix ans. "Nous nous verrons en août" sort mercredi en espagnol, le 13 mars en français et le 20 mars en anglais.

Dix ans après sa mort, l'auteur colombien Gabriel Garcia Marquez revient en librairie avec un roman posthume. "Nous nous verrons en août" sort mercredi 6 mars, pour le moment en espagnol. Il sera publié chez Grasset en français le 13 mars.

Cette œuvre était devenue "indéchiffrable" pour le lauréat du prix Nobel, rongé par les pertes de mémoire à la fin de sa vie, selon ses fils Rodrigo et Gonzalo. Ces derniers ont dû faire un "travail d'archéologue" pour en rassembler les fragments.

Ya está a la venta la novela póstuma de Gabriel García Márquez, posiblemente la novedad más esperada de 2024. pic.twitter.com/wEqY06CoK4

— literland (@literlandweb1) March 4, 2024

Ce court roman inédit est publié à l'approche du dixième anniversaire de la mort le 17 avril 2014 de l'auteur de "Cent ans de solitude" et de "L'Amour au temps du choléra", couronné du prix Nobel de littérature en 1982.

Selon l'Institut Cervantes, il est l'écrivain de langue espagnole le plus traduit depuis le début du XXIe siècle, devant la Chilienne Isabel Allende, l'Argentin Jorge Luis Borges et le Péruvien Mario Vargas Llosa, lui aussi prix Nobel.

Un non-sens et un "gâchis"

Une quinzaine d'années avant sa disparition, "Gabo" avait commencé à écrire ce livre qui raconte l'histoire d'Ana Magdalena Bach, une femme se rendant chaque année en août sur la tombe de sa mère, sur une île des Caraïbes.

La protagoniste profite de ses voyages pour laisser de côté sa vie de chasteté et multiplie les rendez-vous érotiques avec des inconnus.

En 1999, Gabriel Garcia Marquez a lu publiquement le premier chapitre, mais s'est abstenu de publier le reste de l'œuvre, qui ne le satisfaisait pas. L'auteur s'est contenté de donner des versions du manuscrit à ses proches.

Considérant cet ouvrage comme un non-sens et un "gâchis", il en a finalement abandonné l'écriture, ont expliqué Rodrigo et Gonzalo Garcia Barcha lors d'une conférence de presse virtuelle organisée mardi depuis l'Espagne.

Sur décision de ses proches, les manuscrits ont été conservés au Harry Ransom Center, une bibliothèque de l'université du Texas, aux États-Unis.

Un roman "dispersé" mais "complet"

Les avis des universitaires qui ont lu des fragments de l'œuvre ont finalement convaincu les deux frères de réunir ces épreuves dans un livre posthume.

"Lorsque nous avons lu les versions, nous nous sommes rendus compte que le livre était bien meilleur que ce que nous pensions. Nous avons commencé à soupçonner que Gabo avait perdu la capacité d'écrire, mais aussi la capacité de lire" et donc "la capacité de juger" ses propres écrits, a expliqué Gonzalo.

Malgré les rumeurs selon lesquelles le roman n'avait pas de fin, les enfants et ayants droit de l'écrivain affirment que celui-ci avait entièrement développé l'histoire d'Ana Magdalena Bach avant de mourir.

"Le roman était un peu dispersé dans un nombre indéterminé d'originaux, mais il était complet." C'était un "travail d'archéologie" que de rassembler les parties et d'arriver à une fin, a ajouté Gonzalo.

Rodrigo l'assure, il n'y a pas d'autre roman caché du père du réalisme magique, de sorte que "Nous nous verrons en août" est le "dernier survivant" de son univers littéraire. 

Après l'espagnol et le français, la version anglaise est attendue pour le 20 mars.

Avec AFP