A la Une de la presse, ce jeudi 29 février, le bilan vertigineux de la riposte israélienne à l’attaque du Hamas : plus de 30 000 morts. Une enquête sur le comportement de certains militaires israéliens en opération à Gaza se vantant, sur les réseaux sociaux, de leurs exactions et des humiliations infligées aux Gazaouis. Le vote, hier, des sénateurs, en faveur de l’inscription de la liberté des femmes d’avoir recours à l’IVG, dans la Constitution française. Et d'étonnantes bestioles aquatiques.
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A la Une de la presse, le bilan de la riposte israélienne à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre : plus de 30 000 morts, selon le gouvernement du Hamas, en grande majorité des femmes et des enfants. Ce chiffre vertigineux fait la Une, ce matin, de Libération - qui précise que ce bilan est jugé "sous-estimé" par les ONG sur place, car ne prenant pas en compte les corps toujours ensevelis sous les décombres, après presque cinq mois de bombardements. Le journal a cartographié l’impact de la riposte israélienne, dont on voit clairement qu’elle a particulièrement ciblé le nord de l’enclave, sans toutefois épargner le sud, où se massent l’immense majorité des déplacés : 978 000 personnes autour de Rafah, 775 000 autour de Khan Younes. Le journal fait état, également, de ces chiffres alarmants : 53% des Gazaouis se trouvent en situation d’urgence alimentaire, 26% sont déjà touchés par la famine. Libération, estime toutefois que "l’horreur du massacre commis le 7 octobre par le Hamas doit être inlassablement rappelée et condamnée", que "tout doit être entrepris pour libérer les otages israéliens", mais juge "intolérable" la façon dont les civils palestiniens de Gaza sont traités et dénonce l’attitude des pays occidentaux et arabes, qui "se sont montrés au mieux impuissants à freiner les dirigeants israéliens, au pire solidaires".
Le Monde, de son côté, a enquêté sur le comportement de certains militaires israéliens en opération à Gaza se vantant, sur les réseaux sociaux, de leurs agissements et des humiliations infligées aux Gazaouis. Le journal parle d’un "flot incessant d’images" symptomatique, selon lui, "du sentiment d’impunité" qui anime ces soldats et d’une "forme de déshumanisation de la population palestinienne", comme en témoignent des captures d’écran issues de vidéos diffusées sur le réseau social X, montrant par exemple des soldats israéliens dans les décombres d’une chambre d’enfant à Gaza, postée le 11 janvier, avec ce commentaire : "On s’amuse dans une chambre d’enfant détruite", ou un soldat faisant du vélo devant une maison également détruite, dans le nord de Gaza, parue le 3 décembre. Le Monde évoque l’existence d’images "plus sombres" encore, notamment d’un "fantassin filmé en train de mettre le feu à une cargaison de nourriture", alors que Gaza est au bord de la famine, ou d’un autre "agitant une banderole pour son salon de coiffure à côté de cadavres de Palestiniens, que des paroles de chanson comparent à des "animaux" et à "Amalek", une référence à l’ennemi antique du peuple juif dans l’Ancien Testament, à "l’ennemi héréditaire".
A la Une, également, le vote, hier, des sénateurs en faveur de l’inscription de la liberté des femmes d’avoir recours à l’IVG, dans la Constitution française. Libération salue un vote "historique" du Sénat, qui aura fait "un pas de côté inattendu par rapport à son héritage conservateur" et ouvert la voie au vote du Congrès dès lundi prochain. Un "soulagement" pour les militantes féministes, d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui cite notamment la réaction de Sarah Durocher, la présidente du Planning familial : "C’est un message fort envoyé à l’ensemble des féministes du monde entier qui se battent pour ce droit".
Nos confrères de France Info citent, eux, Claudine Monteil, qui avait fait partie des signataires du "Manifeste des 343", la célèbre pétition appelant à la légalisation de l'avortement en France, publiée le 5 avril 1971. Cette militante féministe historique parle du vote d’hier soir comme "l’une des soirées les plus importantes de (sa) vie", et d’un "hommage à Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi et Simone Veil", trois grandes figures du féminisme français. Une joie que ne partage pas Le Figaro, qui critique "la pression médiatique" qui aurait "pesé" sur certains sénateurs, "dont la seule crainte (aurait été) de se voir accoler l’étiquette de "ringard"". Le journal regrette la "dramatisation" de ce vote – "comme si, au fond, c’était la liberté même de recourir à l’avortement qui se jouait" "comme si, sous la liberté de vote, perçait une injonction de mandat impératif", ouvrant la voie à une réunion du Congrès "dans des délais d’une brièveté inédite dans l’histoire des révisions constitutionnelles".
Leur victoire à elles n’est pas inédite : les footballeuses espagnoles ont remporté hier soir leur deuxième trophée en quelques mois en battant les Bleues, 2 à 0, en finale de la Ligue des nations. Après avoir remporté la Coupe du monde, cet été, la Seleccion s’offrent donc un deuxième titre qui leur vaut les honneurs de la presse sportive nationale. "Campeonisimas", "Super championnes", exulte le Mundo Deportivo. "Invencibles", "Invincibles", titre Marca, en citant le commentaire d’Aitana Bonmati, auteure d’un des deux buts : "Cette équipe n'a pas de limites. Nous avons remporté la Ligue des Nations et nous allons aux Jeux olympiques". Côté français, forcément, ça déchante. "La gloire attendra" : L’Equipe rappelle qu’il ne reste plus que cinq mois au sélectionneur Hervé Renard, pour "faire progresser les Bleues avant les JO". L’Equipe, auquel on décerne la palme du jeu de mots du jour – à propos du calvaire andalou des Bleues, hier soir : "Le bourbier de Séville", belle référence à pièce de Beaumarchais, "Le barbier de Séville".
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, histoire de vous distraire un peu, je vous propose de jeter un cil au Huffington Post, qui nous apprend l’existence d’un tout petit poisson faisant à peu près la taille de l’ongle d’un pouce mais qui se trouve être l’un des animaux les plus bruyants de la planète. Avec une puissance pouvant atteindre les 140 décibels, le Danionella Cerebrum émet un son, paraît-il, "aussi sonore qu’un coup de feu". Petit mais bruyant, donc, comme un cabot, finalement. Toujours à la rubrique "bestioles étonnantes", The Guardian rapporte qu’un accouplement de baleines à bosse a enfin pu être photographié, pour la première fois, au large des côtes de Hawaï. Particularité de ce rapport aquatique : les deux cétacés étaient des mâles. Le quotidien britannique précise que le comportement homosexuel est courant dans le règne animal, et qu’il a notamment déjà été observé parmi les dauphins et les orques.
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