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À la une de la presse, ce mercredi 7 février, l’hommage aux Invalides aux 42 victimes françaises de l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier.

Cette cérémonie, présidée par Emmanuel Macron, va se dérouler en présence des familles des victimes, venues d’Israël par un avion spécialement affrété, d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France. Au-delà du débat sur la présence à cette cérémonie de La France insoumise, le journal dénonce la "montée sournoise" d’une "polémique nauséabonde", sur le fait que "la France ferait trop pour certains des siens et pas assez pour les autres" : "Trop pour les Franco-Israéliens" morts dans l’attaque du Hamas, et "pas assez pour les Français gazaouis tués par les bombes" israéliennes. Le journal juge essentiel que la France "refuse la concurrence des souffrances" et que "la République réaffirme (son) rejet de l’antisémitisme et du terrorisme", "dont le combat devrait être universel".

Refuser "la concurrence des souffrances" ou refuser le "deux poids deux mesures", le débat est ouvert. Mediapart dénonce le "double standard" à l’œuvre, selon lui, en "Palestine historique", qui transparaîtrait aussi dans l’hommage aux victimes franco-israéliennes. Et le site d’info d’ironiser sur le "numéro d’accrobranche" de l’Élysée, qui annonce qu’un "temps mémoriel" sera également consacré à une date ultérieure, non fixée pour le moment, aux "victimes françaises des bombardements à Gaza".

Le sort des civils de l’enclave palestinienne, sujet ce matin d’un "J’accuse", publié par L’Humanité. Une équipe de médecins français ayant travaillé 15 jours à l’hôpital européen de Gaza – entre Khan Younès et Rafah – témoigne de l’enfer des réanimations à même le sol, des amputations d’enfants et du calvaire des femmes enceintes. "Il faudra bien faire le bilan de toutes ces horreurs", interpellent-ils.

De son côté, The New York Times s’est intéressé aux publications de soldats israéliens sur les réseaux sociaux depuis l'invasion d’octobre – des images offrant "un aperçu rare et non autorisé des opérations" à Gaza, selon le quotidien américain, qui évoque notamment des vidéos de soldats applaudissant les destructions ou se moquant des Gazaouis. Des publications dont The New York Times rappelle qu’elles violent le règlement de l'armée israélienne interdisant le partage de contenus sur les réseaux sociaux susceptibles "d'affecter l'image de Tsahal" ou montrant des comportements "portant atteinte à la dignité humaine".

À la une également, la présentation, mardi, par la Commission européenne, de son plan pour atteindre la "neutralité climatique" en 2050. Pour y parvenir, Bruxelles propose une baisse des émissions de CO2 de 90 % d’ici 2040 – une proposition ambitieuse, sauf qu’elle ne fixe aucun objectif pour l’agriculture, tandis que le texte sur la réduction des pesticides est reporté sine die. La mobilisation agricole est passée par là. Verdict du quotidien espagnol El Pais : "Bruxelles cède sur la transition verte pour apaiser les agriculteurs".

Même son de cloche du côté d’Il Manifesto, qui reprend pour l’occasion le titre d’une chanson du rappeur italien Emis Killa, "Erva cattiva": "La mauvaise herbe". Le journal accuse la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, d’avoir "cédé tout de suite aux protestations des tracteurs contre les pesticides et les émissions de CO₂", par peur de voir l’extrême-droite rafler la mise aux élections européennes. "À toute chose, malheur est bon" : satisfaction, en revanche, du Figaro, qui estime que "la crise agricole, à défaut de régler tous les problèmes des paysans, aura au moins eu (le) mérite de calmer les ardeurs normatives de Bruxelles", obligeant Ursula von der Leyen à "enterrer sans tambour ni trompette le projet visant à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, l’un des piliers du "pacte vert"" européen.

Environnement, toujours, avec la publication, mardi, en France, du rapport de la Cour des comptes, sur les stations de sports d’hiver. D’après Libération, ce rapport "accable" le modèle économique du tourisme de montagne – un modèle jugé "dépassé", à un moment où la neige se fait de plus en plus rare, et qui va obliger les stations de sports d’hiver à penser à "l’après-ski", selon Libé. Pour le moment, les stations de ski optent plutôt pour ce que le marketing appelle "la montée en gamme", comme à Tignes, une des plus grandes stations des Alpes françaises, passée de deux hôtels cinq étoiles à une quinzaine, en l’espace de quinze ans, seulement. Une évolution dont Le Monde raconte qu’elle a pour conséquence d’empêcher la population locale de se loger, mais aussi de chasser, ou du moins de rétrécir, la clientèle française.

Le Monde publie ce mercredi matin le témoignage de l’actrice française Judith Godrèche, qui annonce avoir porté plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot, pour "viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans" par personne ayant autorité. Le journal, qui rappelle que ce crime est passible de vingt ans de prison, même si, dans ce cas, il est probablement frappé de prescription, a longuement enquêté sur les allégations de l’actrice, sur l’"emprise" exercée sur elle, alors qu’elle était une toute jeune fille de 14 ans, par un cinéaste reconnu, et âgé, à l’époque, de 39 ans. Une relation dont la comédienne dit avoir mis des années à se libérer, et dont elle raconte, dans une lettre adressée à sa fille de 18 ans, comment le livre de Vanessa Springora, "Le consentement", l’a aidée. "Je viens de comprendre. Ce truc, le consentement, je ne l’ai jamais donné. Non. Jamais au grand jamais. Alors, il est temps. Le désespoir de ma faiblesse passée, le désespoir de mon enfance volée, a trouvé sa voix. C’est l’histoire d’une fille de quatorze ans à Paris dans les années 90".

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