
Les populations insulaires subissent déjà les conséquences du réchauffement climatique. À l'île Maurice dans l’océan Indien, où les autorités craignent "la disparition de toutes les plages dans 50 ans", le niveau de la mer augmente dangereusement. Face à cette menace, les autorités construisent des murs pour protéger le littoral et des habitants. Le reportage de notre correspondant à Port-Louis, Abdoollah Earally.
L'île Maurice prend l'eau. Sur place, des pêcheurs évoquent "dix mètres" ensevelis en quelques années, ainsi qu'une mer plus souvent menaçante, du fait d’hivers désormais plus longs. Face au danger, Port-Louis s'est résolu à prendre une décision draconienne : dresser des murs pour protéger les constructions qui jouxtent le littoral.
"Perdre toutes les plages"
Lancés il y a trois ans, ces grands travaux concernent 21 sites. Comme la rivière des Galets dans le sud de l'île, où il fallait protéger une centaine de familles avant qu’il ne soit trop tard. Selon le Bureau des Nations unies pour la prévention des catastrophes (UNISDR), l'eau monte de 5,6 millimètres par an à Maurice, soit presque deux fois la moyenne mondiale.
À cette cadence, la mer devrait s'élever de 49 centimètres à l'horizon 2100. "Il y a urgence", prévient un responsable du ministère de l'Environnement mauricien, Ramchurn Seenauth : toutes les plages de Maurice pourraient être "perdues" dans 50 ans en l'absence d’action publique.
Un enjeu économique majeur dans un pays dépendant du tourisme et dont 20 % de la population vit dans des zones côtières. Comme à Saint-Martin, où une habitante confie son inquiétude à France 24 : la mer ne cesse de se rapprocher et affleure désormais sa terrasse. "J’ai entendu dire que des familles allaient être déplacées."
Selon des ingénieurs locaux, 80 000 insulaires pourraient être contraints d'abandonner leur habitation dans les prochaines décennies, devenant ainsi des réfugiés climatiques.