Zine el-Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 22 ans, a été réélu pour un cinquième mandat à la tête de la Tunisie. Selon les résultats définitifs, il a obtenu 89,62 % des suffrages.
Le président de la Tunisie, Zine el-Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 22 ans, a été réélu, dimanche, pour un cinquième quinquennat consécutif. Les résultats définitifs, affichés ce lundi matin sur les murs du ministère de l’Intérieur, le créditent de 89,62 % des voix. Officiellement, le taux de participation de ces élections législatives et présidentielle a dépassé les 89 %. Des chiffres que l’opposition conteste.
Deux des trois candidats opposés au chef de l’Etat, Mohamed Bouchiha, du parti de l’Unité populaire, et Ahmed Inoubli, de l’Union démocratique, sont proches du pouvoir. Quant à Ahmed Brahim, qui se présentait comme le ‘’vrai concurrent’’ de Ben Ali, il n’a récolté que 1,57 % des voix.
Aux législatives, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) a remporté 161 des 214 sièges que compte la Chambre des députés (75%).
‘’Mascarade’’
Absents des scrutins, les opposants les plus radicaux, Mustapha Ben Jaafar, du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), et Ahmed Nejib Chebbi, du Parti démocratique progressiste (PDP), ne disposent plus d’aucun siège au Parlement. Fustigeant une "mascarade" aux résultats "connus d'avance", Chebbi avait décidé, peu de temps avant le vote, de boycotter les législatives.
Pour la première fois, le score de Ben Ali se situe en dessous de la barre des 90 %. Lors des scrutins de 1999 et 2004, il avait respectivement remporté 99 % et 94 % des suffrages. Pour Mélissa Bell, l'envoyée spéciale de FRANCE 24 à Tunis, ce résultat en-deça des habitudes de Ben Ali montre que "les autorités tunisiennes tiennent à une certaine apparence démocratique". Elle rappelle également qu’à la veille des élections, le président Ben Ali avait menacé de poursuites tous ceux qui émettraient des doutes sur l’intégrité du scrutin.
A son arrivée au pouvoir en 1987, Ben Ali avait supprimé la "présidence à vie" que son prédécesseur Habib Bourguiba avait instituée, limitant à trois le nombre de mandats présidentiels. Mais en 2002, le numéro un tunisien est parvenu à faire adopter, par référendum, une modification constitutionnelle permettant au chef de l’Etat de briguer un nombre illimité de mandats.