À la une de la presse, jeudi 4 février, la désignation par le président italien de l'ex-patron de la BCE, Mario Draghi, pour former un gouvernement, après plus de deux semaines de crise politique. La mobilisation syndicale pour un "virage social" prévue ce jeudi en France. Un jugement "historique" pour la lutte contre le changement climatique. Et du rififi entre la chanteuse Rihanna et le gouvernement indien.
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À la une de la presse, la désignation, hier, en Italie, de Mario Draghi, pour former un nouveau gouvernement.
"SuperMario en avant toute !" : le choix de l'ex-patron de la BCE pour succéder à Giuseppe Conte, après plus de deux semaines de crise politique, satisfait la version italienne du gratuit Metro. Le journal se demande toutefois quelle coalition le nouveau président du Conseil va bien pouvoir former pour remplacer l'alliance du Parti démocrate, du Mouvement 5 Étoiles et du petit parti Italia Viva de Matteo Renzi, qui a d'ailleurs immédiatement salué la désignation de Mario Draghi. Satisfaction aussi de La Repubblica, qui annonce un "big bang" et évoque un choix "presque obligatoire et en tout cas naturel". Le journal voit dans la formation d'un gouvernement dit "technique", dirigé par Mario Draghi, le "dernier recours pour éviter la dissolution des Chambres" à un moment où l'Italie, confrontée à une situation "exceptionnelle", une double crise économique et sanitaire, ne peut s'offrir ce luxe. Bref, un choix qui "s'imposait de lui-même", pour le quotidien, face à l'incapacité des politiques à constituer une majorité. Mais Mario Draghi lui non plus ne dispose pas, pour le moment, de majorité, souligne Il Manifesto. Le journal, proche du Mouvement 5 Étoiles, fustige les déchirements de la classe politique italienne autour du plan de relance européen et se dit favorable, pour sa part, à un "gouvernement politique".
En France, plusieurs syndicats appellent aujourd'hui à la mobilisation pour défendre l'emploi et les services publics et dénoncer la précarité. D'après La Marseillaise, les plans de licenciement en série, comme les fermetures de lits ou de classes, "contredisent" les promesses d'Emmanuel Macron de protéger l'emploi, d'augmenter les bas salaires et de renforcer les services publics, à commencer par la santé. Des critiques formulées notamment, par Simon Duteil et Murielle Guibert, de Solidaires. Interrogés par Libération, les deux syndicalistes évoquent aussi la difficulté de mobiliser les salariés dans le contexte de crise sanitaire. "On est dans une période d'incertitude et ça ne favorise pas forcément l'action. Pour beaucoup de travailleurs, il faut déjà gérer un quotidien plus difficile. Quant aux organisations syndicales, leur première difficulté, c'est de rencontrer les salariés", regrettent-ils.
En France, toujours, la justice a condamné l'État pour "inaction climatique", une décision "historique", selon les défenseurs de l'environnement. D'après le Huffington Post, le tribunal administratif estime que l'État français, condamné à verser un euro symbolique de préjudice moral, a commis une "faute en ne respectant pas ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique, notamment de réduction des gaz à effet de serre, donnant ainsi raison à plusieurs rapports scientifiques sur le manque de 'volontarisme' des gouvernements passés." Mais en condamnant l'État, qui la justice condamne-t-elle précisément ? Libération juge notamment "pour le moins étonnant", que, d'une certaine manière, le défenseur de l'environnement Nicolas Hulot, s'auto-accuse, puisqu'il figure, via sa fondation, parmi les plaignants, alors qu'il a été lui-même ministre de la Transition écologique entre 2017 et 2018, c'est-à-dire pendant que la France dépassait son budget carbone. "Ou alors l'État, ce serait Emmanuel Macron ? Pas vraiment. Car le pouvoir exécutif n'est que l'un des éléments de l'État" : le journal se demande si la justice l'enjoindra ou non à agir concrètement dans l'avenir et à "prendre toute mesure utile" pour faire cesser l'aggravation du préjudice écologique constaté. Libé rapporte qu'un supplément d'instruction a été ordonné par le juge, pour trancher la question, dans un peu plus de deux mois.
À la une également, la colère du gouvernement indien face au soutien affiché par plusieurs personnalités aux agriculteurs, mobilisés depuis des mois contre la réforme agraire. The Hindustan Times cite notamment les soutiens publics de la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et de la chanteuse barbadienne Rihanna - des interventions jugées "ni pertinentes ni responsables", par le gouvernement, qui les accuse, entre autres, de chercher avant tout à se faire de la publicité. The Times of India, en revanche, salue la solidarité exprimée envers les agriculteurs, en particulier par Rihanna, à laquelle il rend hommage en citant plusieurs titres de ses chansons: "Rihanna, tu es la bonne" ("You Da One") "Rihanna abrite les fermiers indiens sous son parapluie" ("Umbrella"), mais c'était un "lieu sans espoir" (paroles extraites de la chanson "We found love", "On a trouvé l'amour")". Rihanna a visiblement un très grand fan au Times of India.
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