Le Royaume-Uni "doit se préparer" à un échec des négociations commerciales post-Brexit avec l'Union européenne à moins d'un "changement fondamental" d'approche des 27, a averti vendredi le Premier ministre Boris Johnson.
Le spectre d’un "No deal" se profile. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson a déclaré vendredi 16 octobre que le Royaume-Uni devait se préparer à une sortie de l'Union européenne sans accord négocié avec celle-ci sur leurs futures relations. "À moins d'un changement fondamental d'approche, nous allons vers la solution à l'australienne et nous devons le faire avec une grande confiance", a-t-il dit en référence aux relations entre l'Australie et l'UE, qui ne s'appuient sur aucun accord de libre-échange bilatéral étendu.
De sources européennes à Bruxelles, on indique cependant que l'UE se prépare toujours à de nouvelles négociations la semaine prochaine avec Londres.
"Pas sérieux"
"[Boris Johnson] n'a pas dit que [les Britanniques] quitteraient la table des négociations. Donc ce n'est que de la rhétorique. Il n'a pas dit qu'ils ne continueraient pas à discuter. Donc ils le feront", a déclaré un diplomate.
Une autre source a ajouté que la délégation européenne chargée des négociations sur le Brexit "faisait déjà ses valises pour une semaine intense à Londres", précisant qu'"un accord sur le modèle australien et canadien n'était tout simplement pas sérieux".
Un accord mais "pas à n'importe quel prix"
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré pour sa part que le bloc communautaire continuait à rechercher un accord sur le Brexit.
"L'UE continue de travailler en vue d'un accord, mais pas à n'importe quel prix", a-t-elle déclaré environ une heure après les propos de Boris Johnson.
"Comme prévu, notre équipe de négociation se rendra à Londres la semaine prochaine pour intensifier ces négociations", a-t-elle ajouté.
"Des efforts" nécessaires
Le président français Emmanuel Macron a souligné vendredi qu'un accord sur la relation commerciale post-Brexit nécessitait "des efforts, en particulier (de la part) du Royaume-Uni", après la menace de "no deal" brandie par le Premier ministre Boris Johnson.
"C'est le Royaume-Uni qui a souhaité quitter l'UE", a rappelé Emmanuel Macron à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, jugeant que Londres avait "encore plus besoin que nous d'un accord". "Nous achoppons sur tout" avec les Britanniques et pas uniquement sur la pêche, a-t-il ajouté.
Avec Reuters