A la Une de la presse ce lundi, un mois après la double explosion qui a ravagé Beyrouth, les Libanais tentent de se reconstruire sur fond de "désespérance". En France, Emmanuel Macron s'attèle au défi de la reconstruction du modèle républicain à l'occasion d'un discours au Panthéon pour les 150 ans de la République, tandis qu'ailleurs en Europe de jeunes citoyens attaquent 33 États devant la CEDH au nom de la justice climatique.
C’est l’image d’un pays au bord du désespoir qui s’étale à la Une de la presse. La Croix consacre sa Une au "chantier libanais" et à cette jeunesse qui tente de se reconstruire, noyée dans la "désespérance". Le journal catholique décrit une reconstruction qui se fait "sur fond de dégoût" et des habitants qui font face à une mission impossible : reconstruire leur ville sans compter sur l’aide de dirigeants qu’ils considèrent comme responsables de la catastrophe.
"Beyrouth est en quête de justice et de résurrection", titre le quotidien espagnol El Pais. Le rapport préliminaire que les dirigeants libanais avaient promis juste après l’explosion se fait toujours attendre et personne n’a pour l’heure été inquiété. Un mois après le drame, c’est le chaos qui règne dans la gestion des aides. A la Une de l’Orient le Jour, Zeina Antonios raconte la difficulté qu’ont les Libanais à obtenir de l’aide des ONG, souvent dépassées par tant de demandes.
En France, la presse s’intéresse à cette scénographie que le chef de l’Etat a voulu grandiose. "Macron face aux défis de la République", titre Le Parisien. Au moment où beaucoup dénoncent une américanisation de la société française et une poussée du communautarisme, Emmanuel Macron va prononcer un discours à l’occasion des 150 ans de la République et procéder à la naturalisation de cinq nouveaux citoyens. Une façon pour le président de "reprendre la main sur ces questions", dixit le Parisien, à l’heure où, déplore Guillaume Tabard dans le Figaro, "les militants sans culture s’en prennent aux statues des figures les plus lumineuses du récit national. Emmanuel Macron doit donc, selon lui, "tenter de reboulonner les statues nationales dont la vie, l’œuvre et la pensée sont la sève de la République d’aujourd’hui". La Croix analyse cette "France qui doute de son modèle républicain", mais aussi la présence de l’islam qui interroge la laïcité et cette société de plus en plus multiculturelle traversée de revendications identitaires. Une réalité qui semble être "difficilement conciliable avec le modèle républicain construit sur une double ambition : réaliser l’unité de la nation et l’émancipation des individus conformément aux promesses des Lumières".
Au-delà des préoccupations identitaires, il y a aussi les inquiétudes climatiques. Le Monde rapporte que six jeunes Portugais ont initié une action contre 33 Etats, dont ceux de l’Union européenne, devant la CEDH. Souffrant des canicules et des incendies, les plaignants demandent à la Cour européenne de contraindre ces Etats à prendre les mesures urgentes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Une nouvelle illustration de la montée en puissance de la justice climatique