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Plan de relance européen : "Merci?"

A la Une de la presse, ce mercredi 22 juillet, les réactions des quotidiens européens au plan de relance conclu hier par les Vingt-Sept, pour tenter de sortir de la crise provoquée par le Covid-19. La publication, hier également, au Royaume-Uni, d’un rapport parlementaire critiquant l’absence de réactions des derniers gouvernements britanniques face à l’ingérence russe, notamment lors du Brexit. Et une chanson pour vous encourager à vous masquer…

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A la Une de la presse européenne, les réactions au plan de relance conclu hier par les 27, pour tenter de sortir de la crise provoquée par le Covid-19.

750 milliards d’euros alloués sous forme de subventions ou de prêts, une mutualisation de la dette, tel est le résultat du «compromis historique» évoqué à la Une de nombreux quotidiens européens, ce matin – notamment en Italie, où Il Manifesto parle d’«une victoire pour Angela Merkel», même si la chancelière allemande a évoqué les «concessions douloureuses» faites, d’après elle, sur le financement de la recherche, de la santé et de la transition énergétique. Dans l’ensemble, la presse italienne exprime plutôt sa satisfaction, à l’image d’Il Fatto Quotidiano: «Giuseppe Conte, le président du conseil italien, et ses alliés, ont remporté la partie».

«Un accord au goût amer» : du côté des pays dits «frugaux», le quotidien autrichien Die Presse juge que le «compromis» trouvé peut satisfaire chacun de 27 pays membres, malgré les «revers» infligés selon lui à la rigueur budgétaire et à la lutte contre le changement climatique. Réaction mitigée, également, aux Pays-Bas, où De Volkskrant salue la persévérance du Premier ministre néerlandais, qui a bataillé contre le principe des subventions : «La lutte de Mark Rutte en Europe n'était pas belle, mais elle était compréhensible», écrit le quotidien, à propos des faibles garanties offertes, selon lui, sur les réformes demandées, en échange des milliards accordés.

La presse allemande semble davantage satisfaite. Le Rheinische Post se félicite du «nouvel élan» pour l’Europe que constituerait le plan de relance et fait part de son soulagement de voir les Européens parvenir à surmonter «les égoïsmes nationaux». Des divisions surmontées? Loin de là, selon Die Welt, cité par Courrier International. «Ce marathon de négociations sonne le glas d’une Europe qui était une illusion», assène le journal. «Les pourparlers, qui ont sombré dans les disputes et les reproches, montrent à quel point les fossés sont profonds, et que les États de l’Union ne sont plus d’accord sur ce que doit être le projet européen». Ce sentiment est partagé outre-Manche, où le dessinateur Blower, pour The Daily Telegraph, montre Angela Merkel et Emmanuel Macron, et les dirigeants de l’UE tentant de masquer les failles de l’Union à coups de billets.

La chancelière allemande et le président français ont affiché leur solidarité. En France, cette attitude satisfait Les Echos : «Angela Merkel et Emmanuel Macron ont gagné leur pari», écrit le journal, en reconnaissant, néanmoins, que tous deux «ont dû céder beaucoup aux pays frugaux». «Danke schön» : «Merci», titre Libération dans la langue de Goethe. Le journal salue «la volte-face d’Angela Merkel sur la mutualisation des dettes», qui aurait permis «un accord historique, ouvrant la voie à une fédéralisation de l’Union».

A la Une également, la publication, hier, au Royaume-Uni, d’un rapport parlementaire critiquant l’inaction du gouvernement britannique face à l’ingérence russe. «David Cameron, Theresa May et Boris Johnson, tous ont ignoré la menace»,  Bienvenue à Londongrad», fulmine Metro, vent debout contre «le scandale (de ces gouvernements successifs) qui ont fermé les yeux sur l’interférence» de Moscou, le blanchiment de l’argent des oligarques russes au Royaume-Uni et leur connivence avec certains membres de la chambre des lords. «Un rapport ne trouve aucune preuve de l’ingérence russe dans le référendum sur le Brexit, parce que, malgré les avertissements, le gouvernement (de Boris Johnson), n’a pas encore pris la peine de s’y intéresser», écrit avec amertume The Independent.

On ne se quitte pas là-dessus. Le Figaro rapporte que la mythique Compagnie Créole a décidé de revisiter le non moins mythique «Au bal masqué», pour aider à «rendre le port du masque moins pénible» - je vous recommande de tendre l’oreille…

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