Après deux années de froid entre la France et la Pologne, Emmanuel Macron a dit vouloir amorcer un "tournant" et revoir les relations entre les deux pays, notamment dans le nouveau contexte du Brexit.
Un tournant. Pour sa première visite officielle à Varsovie, lundi 3 février, Emmanuel Macron a dit vouloir amorcer un changement dans les relations entre la Pologne et la France après deux ans d'antagonisme sur le climat, l'État de droit ou la politique migratoire. "Je souhaite que cette visite, nos échanges, marquent un véritable tournant dans le rôle qu'ensemble nous pouvons jouer pour l'Europe de demain", a déclaré le chef de l'État français, s'adressant à la presse aux côtés de son homologue polonais, Andrzej Duda, à l'issue de leurs entretiens.
Andrzej Duda a de son côté parlé de "percée", en se félicitant de la signature d'un programme de coopération polono-française dans le cadre de leur "partenariat stratégique".

Après le Brexit, "une fragilité et un doute"
Le président français s'est également dit convaincu qu'après le Brexit, "l'UE devrait en quelque sorte épouser une nouvelle forme (...) avec une nouvelle distribution de cartes et une nouvelle ouverture. Les différents rôles au sein de l'UE devront être reconfigurés."
Pour le président français, la coopération entre Paris et Varsovie doit servir à "relever le défi climatique et accompagner la Pologne qui a devant elle un défi que je ne sous-estime pas", a-t-il ajouté. Il s'agit, a déclaré Emmanuel Macron, de "rendre le projet européen plus fort, car en effet il y a aujourd'hui (...), après le Brexit, une fragilité et un doute qui se sont installés".
"Dialogue politique exigeant" avec la Russie
Il a souhaité que la France et la Pologne développent leur coopération dans le domaine de l'énergie et de l'industrie militaire, évoquant le projet du futur char européen, projet également évoqué par le président Duda. Emmanuel Macron a souhaité tenir dans les prochains mois un sommet franco-germano-polonais du "triangle de Weimar".
Le président français a consacré une phrase aux réformes controversées de la justice menées en Pologne par les conservateurs au pouvoir, en indiquant qu'il les avait évoquées avec Andrzej Duda, et qu'il souhaitait que le dialogue entre Varsovie et la Commission européenne à ce sujet "s'intensifie".
Enfin, répondant aux inquiétudes des Polonais à propos de son ouverture à l'égard de Moscou et ses critiques de l'Otan, il a affirmé son attachement à l'Alliance atlantique et l'engagement de la France à défendre son flanc est, citant la participation de quelque quatre mille soldats français à des exercices et des patrouilles dans cette région.
"La France n'est ni prorusse ni antirusse, elle est pro-européenne", a-t-il dit, avant de prôner un "dialogue politique exigeant" avec la Russie.
Avec AFP